vendredi 27 novembre 2015

L’apport de la civilisation arabo-musulmane à l’Occident ? C’est de l’humour ?

L’apport de la civilisation arabo-musulmane à l’Occident se résume à peu de choses. Le mythe de l’âge d’or scientifique de l’islam bat de l’aile, tout comme celui de l’âge d’or Andalou.

L’extrait ci-dessous, rédigé par un intellectuel palestinien, à priori objectif, vient confirmer.

« la civilisation arabe s’est éteinte avec la chute de Bagdad en 1258 »

« Non, l’Occident ne doit rien aux Arabes », tel était le titre d’une page du Courrier international du 29 juillet 2004 qui traduisait un texte de l’intellectuel palestinien Saqr Abou Fakhr tiré d’«Ad Safir» à Beyrouth. On y apprend que « la civilisation arabe s’est éteinte avec la chute de Bagdad en 1258 », à la suite de laquelle les arabes cessèrent de créer et d’innover, excepté dans certains domaines limités et disparates.
« Or, la civilisation occidentale a été portée par trois innovations : l’imprimerie, la boussole et la poudre donnant la suprématie militaire ». Et ces innovations sont venues de Chine, dit l’auteur.
Le génie de l’Europe a toujours été d’intégrer et de développer des apports extérieurs. La pensée occidentale est ouverte sur l’innovation, contrairement à la pensée arabo-musulmane (autre constat de l’auteur précité).
Dès lors, qu’ont apporté à la civilisation occidentale les Avicenne (980-1037), Averroès (1126-1198) et Ibn Khaldun (1332-1406) ?
Eh bien l’Europe n’a pas eu besoin de ces penseurs arabes pour avancer sur la voie du progrès, conclut Saqr Abou Fakhr. Il explique :
« Sinon, on serait en droit de se demander pourquoi les principes énoncés par Averroès auraient été un facteur décisif de la Renaissance en Europe alors qu’ils n’ont eu, à la même époque, aucune influence sur la civilisation arabe ». Et il donne cette explication: « En fait, Averroès, Ibn Khaldun et Avicenne se trouvaient en quelque sorte en dehors du courant dominant d’une culture arabe qui les a d’ailleurs refusés et rejetés. Une culture qui, déjà à l’époque, sombrait tout comme aujourd’hui, sous le poids des fatwas, des oulémas, des théologiens et récitants du Coran, du même acabit qu’Al Ghazali, Ibn Taymiya, Al Chafei et Al Achaari »
Pourtant, les arabo-musulmans et certaines élites intellectuelles et politiques occidentales, continuent à affirmer que sans les Arabes, l’Europe n’aurait jamais pu sortir de l’obscurantisme du Moyen Age, les premiers par esprit de revanche sur l’Occident, les seconds dans le but de faire accepter l’islamisation de nos pays.
Essayer de nous faire croire que c’est grâce à l’apport des arabo-musulmans que l’Occident a pu se développer et progresser relève de la pure fantaisie, inspirée par la méconnaissance de l’histoire de l’islam et de l’Occident.
L’islam a-t-il été créatif ou innovateur ?
Difficile à prouver, mais guerrier et envahisseur, certes oui. Les armées arabo-musulmanes se sont distinguées par leur soif de conquête et l’invasion de nombreux pays, dans le seul but d’y apporter l’islam par la force du sabre. Lors de leurs invasions barbares, les arabo-musulmans ont soumis les habitants et se sont appropriés leurs inventions et découvertes, puis les ont « arabisées » par le truchement du vocable.
Les musulmans ont importé les chiffres dits arabes — qui remplacent les chiffres romains — la numération positionnelle et le zéro ? Ce sont des inventions d’origine indienne. L’inventeur du zéro de position s’appelle Brahmagupta, grand astronome et mathématicien indien. Et c’est un mathématicien perse qui inventa l’algèbre.
L’imprimerie, la boussole et la poudre à canon furent inventées par les chinois. De nombreux savants du mythique « âge d’or arabe » n’étaient pas tous des arabes d’ailleurs, mais furent arabisés et assimilés, comme le savant Perse Avicenne, des savants Ouzbeks, et des savants Berbères d’Andalousie.
Un autre mythe de l’âge d’or de la civilisation arabo-musulmane qui a la vie dure et resurgit de plus belle, comme une légende, est celui de la transmission du savoir grec à l’Occident, à l’origine du siècle des Lumières, par les arabo-musulmans.
Si la civilisation arabo-musulmane a pu, effectivement, briller pendant deux siècles, elle le doit, en quelque sorte, aux érudits arabes qui firent traduire tous les textes qui présentaient un intérêt scientifique quelconque. Les textes grecs furent traduits par des Chrétiens d’Orient, à partir du syriaque ou directement du grec, et non par des Arabes. Toutefois, Il y avait aussi une filière parallèle, constituée par des moines copistes, qui traduisaient directement du grec en latin.

Le rôle des Arabes dans la transmission du savoir grec à l’Occident est un mythe

Al-Fârâbî, Avicenne et Averroès ne lisaient pas un mot des textes originaux, mais seulement les traductions en arabe faites par les Araméens chrétiens.
Cette transmission du savoir et de la science des Grecs à l’Occident se fit surtout grâce aux Chrétiens d’Orient et aux moines d’Occident, une vérité que certains de nos islamophiles essayent de gommer en réécrivant l’histoire du Moyen Age. Décidément, la réécriture de notre histoire devient le passe temps favori de nos dhimmis intellectuels, au service de l’islamisation de l’Occident.
L’Occident d’ailleurs ne rompit jamais ses liens avec les enseignements des anciens grecs, grâce aux traductions des Chrétiens d’Orient et des Moines d’Occident, et les Arabes ne jouèrent aucun rôle dans le développement de l’Occident, qui progressa au fil des siècles, et l’amena à la position dominante actuelle.
Ces érudits, dévoués corps et âme à la cause de l’islam, semblent oublier que la civilisation européenne résulte d’un métissage entre la pensée hellénistique et judéo-chrétienne, et cette civilisation a des racines qui remontent au Ve siècle avant Jésus-Christ. Elle existait bien à avant l’invention de l’islam ! Par contre, la civilisation arabo-musulmane ne dura que deux siècles, et depuis le 13ème siècle, elle n’a guère progressé.
Nos intellectuels et politiques islamophiles se plaisent à nous rabattre les oreilles avec une contrevérité flagrante, affirmant que les racines de l’Europe sont autant chrétiennes que musulmanes, dans le but de diluer notre civilisation judéo-chrétienne, voire la faire disparaître dans les abysses de l’islam.
A ce sujet, dans son livre « Aristote au Mont Saint Michel »* Sylvain Gougenheim réfute cette thèse mensongère.
Son livre lui a d’ailleurs valu de nombreuses critiques, car il a eu l’audace de prouver que la transmission du savoir grec en Occident ne devait rien à l’islam, ce qui est à contre courant de la « bienpensance » actuelle, qui veut à tout prix voir dans l’islam toute la beauté du monde, l’islam des lumières, l’islam qui illumina le Moyen Age, plongé dans un affreux obscurantisme. C’est à l’Orient Chrétien que l’Occident est redevable et non au monde musulman.
« Les images biaisées d’une chrétienté à la traîne d’un ‘Islam des Lumières’ relèvent plus du parti pris idéologique que de l’analyse scientifique », écrit Gougenheim.
Finalement, le seul mérite des arabo-musulmans de l’âge d’or de l’islam fut de faire traduire par les Chrétiens Syriaques les textes grecs, qui leur apportèrent toutes les connaissances qui leur faisaient défaut, et ce dans tous les domaines, car ils étaient, avant tout, des guerriers et des marchands. Ils ne profitèrent de ces connaissances que pendant deux siècles, puis la culture musulmane sombra à nouveau dans l’obscurantisme sous l’influence des fatwas, des oulémas, des théologiens du coran, du salafisme, au nom du retour aux valeurs des ancêtres, pour qui le rationalisme équivalait à l’athéisme, punissable de la peine de mort.
Enfin, le dernier mythe de l’âge d’or arabo-musulman, celui de la grande tolérance de l’islam, imaginé par les islamophiles, pour nous faire accepter l’islam, s’effrite également.

Pour accepter l’islam, l’Europe a forgé le mythe de l’Andalousie tolérante

Merci à Anne Marie Delcambre et à Bat Ye’Or pour leur lucidité et leur contribution à la vérité :
« Pour accepter l’islam, l’Europe a forgé le mythe de l’Andalousie tolérante qui aurait constitué un âge d’or pour les trois religions. Tout ce qui concerne les combats, le statut humiliant du non musulman, ou dhimmi, a été soigneusement gommé. Il s’agit d’une véritable falsification de l’histoire réelle » Anne Marie Delcambre.
« Les dhimmis connaissaient de terribles contraintes, ils étaient assassinés pour des peccadilles et leur témoignage ne comptait pas. L’interdiction de porter des armes les rendait très vulnérables. Il leur était interdit de construire ou de réparer leurs lieux de culte. Leurs vêtements discriminatoires, obligatoires, les exposaient à la vindicte et aux insultes dans la rue. C’est d’ailleurs là l’origine de la rouelle imposée aux juifs en 1215 par le Concile de Latran. Dans la rue, les dhimmis devaient marcher rapidement, les yeux baissés, passer à gauche des musulmans, c’est à dire du côté impur, et enterrer leurs morts en courant. Leur culte devait être silencieux et les processions étaient interdites.
Ils vivaient dans des ghettos dont on fermait les portes le soir. Le mariage d’un dhimmi avec une femme musulmane et le blasphème contre l’islam étaient évidemment punis de mort (…). Souvent accusés de collaborer avec les chrétiens de l’extérieur, les dhimmis chrétiens tentaient de détourner la colère islamique contre les juifs (…).
Cette histoire, qui a affecté une si large proportion de l’humanité, n’est même pas étudiée dans les universités. Elle est ignorée, alors qu’elle exige d’être examinée dans sa globalité et sa complexité.
C’est une histoire de violence, d’esclavage, de souffrance, de viols, de déportations, d’humiliation. Cette histoire a été occultée à l’époque de la colonisation, puis plus tard quand l’Europe a fondé ses relations avec le monde arabo-musulman, sur le partenariat ». Bat Ye’or
Cette « tolérance » islamique de l’âge d’or andalou sévit encore de nos jours en terre d’islam, et risque de se répandre en Occident, si nos gouvernements persistent dans leur politique d’islamisation.
http://www.dreuz.info/2015/11/26/lapport-de-la-civilisation-arabo-musulmane-a-loccident-cest-de-lhumour/

Éric Zemmour : « Comment en est-on arrivé là ? »

On veut croire que les attentats du vendredi 13 novembre ont dessillé les yeux. Reste pourtant une question lancinante : pourquoi ceux qui nous mettaient en garde depuis des années n'ont-ils pas été écoutés ? Selon Eric Zemmour, pour Le Figaro, c'est parce que les élites françaises n'aiment pas leur pays. Il dresse ici le constat implacable d'un siècle de désamour et de trahisons des clercs. Désamour et trahison dont Maurras avait traité pour son temps dans Quand les Français ne s'aimaient pas (1916). Xénophilie et francophobie ont de nos jours un visage nouveau, des objets différents : islamophilie, multiculturalisme, sansfrontiérisme, etc. Les conséquences sont, elles, inchangées : un dramatique affaiblissement de la France, que nous payons aujourd'hui au prix fort.
En 1813, paraît à Londres un livre publié en langue française, intitulé sobrement : De l'Allemagne. Son auteur est la fille du célèbre banquier Necker ; elle vit en Suisse depuis que l'Empereur l'a chassée de France pour son opposition systématique à sa politique et ses liens avec les cercles des pays ennemis. L'exil n'est guère cruel mais Germaine de Staël, qui s'ennuie de Paris, a reconstitué dans la maison familiale de Coppée une petite cour où elle tyrannise ses amants et amis. Le livre était prêt dès 1810, mais les épreuves ont été détruites par les agents de l'Empereur. Napoléon avait raison ; mais il ne savait pas à quel point. De l'Allemagne est un éloge exalté des Allemands, peuple de poètes, de musiciens, de philosophes ; l'Allemagne est cette nation sans État ni armée, cette nation bucolique et pacifique. Le contraste - voulu - avec la France napoléonienne est parfait : la France est ce peuple de guerriers toujours vainqueurs, conquérants violents et impitoyables, qui occupent et persécutent injustement l'Europe. L'Allemagne est femme, la France est homme. Le romantisme est né. Il sera germanophile. Les cartes sont distribuées pour plus d'un siècle. Toute la gauche intellectuelle française, de Michelet à Victor Hugo, continuera tout au long du XIXe siècle, de contempler l'Allemagne avec les yeux énamourés de Chimène. Ou plutôt de Germaine.
Comme un coup de tonnerre dans ce ciel azuré
Rien ne parviendra à les dessiller. Ni la défaite de Napoléon en 1813 à Leipzig. Ni l'occupation de Paris par les troupes de l'enragé Blücher. Ni l'arrivée de la Prusse sur la rive gauche du Rhin. Ni les échecs des révolutions libérales en Allemagne. Ni la poigne de fer de Bismarck à Berlin. Ni la victoire de la Prusse sur l'Autriche à Sadowa en 1866. Lorsque, légitimement inquiet, Napoléon III voudra renforcer son armée, les députés républicains l'en empêcheront. Pour la gauche, rien de mal ni de dangereux ne peut venir du Rhin. La défaite de 1870 sonnera comme un coup de tonnerre dans ce ciel azuré. On dit que Michelet, enfin désillusionné, en mourut de chagrin. On prétend que la IIIe République fut désormais assoiffée de revanche.
De revanche, oui, mais pas contre l'Allemagne, dont les dirigeants républicains se voulaient les loyaux et craintifs seconds. « Inutile de parler à Paris, tout se décide à Berlin », écrivait l'ambassadeur d'Angleterre en France à son premier ministre. La revanche, oui, mais contre l'Église. Dès que la gauche eut les coudées franches, à partir de 1879, elle ne cessa de persécuter les catholiques, de les chasser de la magistrature, de la haute fonction publique, de l'armée, d'envoyer les soldats pour expulser moines et religieuses. Jusqu'à la politique du petit père Combes et la loi de séparation de l'Église et de l'État. Ce n'est pas un hasard ni une lubie. Depuis la défaite de 1815, la gauche française est convaincue que la France a d'abord eu le grand tort de rester catholique quand ses grandes rivales, Angleterre et Prusse, sont devenues protestantes. Pour les élites républicaines, franc-maçonnes, la République doit protestantiser et décatholiciser la France. De gré ou de force. L'Allemagne est donc ce vainqueur qu'on craint mais qu'on admire avant tout. Le désir mimétique cher à René Girard a été renversé. Les Allemands, qui admiraient Napoléon en le haïssant, sont devenus à leur tour l'objet de l'admiration ambiguë des élites françaises. Jusqu'au début de la guerre de 1914, de nombreuses personnalités de gauche estimeront que l'Allemagne de Goethe, de Beethoven, de Bach, de Kant, ne pouvait agresser la République française. Jusqu'à sa mort, Jaurès restera convaincu que les ouvriers allemands feront passer la solidarité internationaliste avant leur patriotisme.
Belle lucidité!
Pendant la guerre, la propagande anti-Boches se déchaînera. Mais, une fois signé le traité de Versailles, tout recommencera. L'Allemagne sera la victime de la vindicte de Clemenceau et de la cruauté de Poincaré. La gauche française dénonce l'occupation de la Ruhr par les troupes françaises alors même que l'Allemagne refuse de tenir ses engagements du traité de Versailles. Dès qu'elle arrive au pouvoir, en 1924, le cartel des gauches engage une politique de réconciliation d'une naïveté confondante. On célèbre « l'esprit de Locarno ». Aristide Briand déclare « la guerre à la guerre » sous les acclamations. Il embrasse le chancelier allemand Stresemann, qui ne songe qu'à « finasser » avec son vainqueur, avant de pouvoir prendre sa revanche. Ceux qui, à l'Action française, Maurras et Bainville, refusent de partager ces illusions, sont insultés, brocardés, ostracisés, accusés de germanophobie et de fauteurs de guerre. Même après l'arrivée d'Hitler, la gauche et les intellectuels pacifistes approuvent les revendications d'une Allemagne « blessée ». Lorsqu'Hitler envoie l'armée en Rhénanie alors que cette zone avait été démilitarisée pour protéger la frontière française, Le Canard enchaîné titre, gouailleur : « L'Allemagne envahit l'Allemagne.» L'armée française restera l'arme au pied alors qu'elle pouvait - pour peu de temps encore - écraser sa rivale. Comme nous l'a bien montré l'historien franco-israélien Simon Epstein, cette histoire du pacifisme français - qui est aussi et d'abord une histoire de la germanophilie des élites progressistes et de la gauche françaises - s'achèvera, pour la plupart d'entre eux, dans la collaboration.
Comme d'habitude, l'amour immodéré de l'Autre conduit à la haine du Français
Mais les leçons de l'Histoire ne servent à rien. Les empires français finissent toujours mal. La chute de Napoléon avait accouché de cette passion folle pour l'Allemagne. La désintégration de notre empire colonial lèvera au sein de la gauche et des intellectuels une armée de décolonisateurs qui prendront fait et cause pour les « peuples opprimés ». Les colonisés, le tiers monde, les Africains, les Arabes, les déshérités, les exploités, peu importe leur nom, ils sont désormais les héros de notre intelligentsia parisienne qui en fera le nouveau peuple-christ chargé de la rédemption de nos vieilles nations européennes. Comme d'habitude, l'amour immodéré de l'Autre conduit à la haine du Français. Il suffit de songer à la célèbre préface de Jean-Paul Sartre à un texte du militant de l'indépendance de l'Algérie Frantz Fanon, dans lequel le pape de l'existentialisme exhorte à tuer les colons français. De nombreux Français, socialistes, communistes ou catholiques, porteront les valises du FLN qui assassinera, dans les rues d'Alger, pieds-noirs ou harkis.
Le général de Gaulle crut arrêter cette véritable guerre civile en donnant l'indépendance à l'Algérie. Il ne fit que retarder la question de quelques décennies. La cupidité patronale, toujours avide de main-d'œuvre bon marché, contraignit le pouvoir gaullo-pompidolien à accueillir de nombreux travailleurs du Maghreb. La généralisation du regroupement familial, en 1974, fit traverser la Méditerranée aux femmes et aux enfants de ces travailleurs qu'on se refusait à renvoyer chez eux, même lorsqu'ils étaient devenus chômeurs, alors même qu'on n'avait pas hésité à renvoyer les Italiens, Espagnols ou Polonais lors des crises économiques du passé.
Lorsque les premiers heurts violents apparurent entre familles françaises et étrangères, lorsque les protestations de la population française contre la violence des « jeunes » issus de l'immigration se firent entendre, lorsque le secrétaire général du Parti communiste, Georges Marchais, exigea l'arrêt de toute immigration, les élites progressistes, unanimes, s'insurgèrent contre cette xénophobie. « L'antiracisme » naquit dans les années 1980, qui pourchasserait politiquement et judiciairement toute opposition à ce mouvement massif d'immigration et imposerait une vision multiculturaliste de l'intégration des populations étrangères, qui mettrait à bas les anciens principes de l'assimilation qui avaient pourtant permis l'intégration des générations précédentes d'Italiens, d'Espagnols, de Polonais, etc.
Mais, comme le disait le président Mitterrand, « les étrangers sont chez eux, chez nous ». Et les Français devaient tirer profit des richesses qu'ils nous apportaient. L'antiracisme instrumentalisa sans vergogne le souvenir de l'extermination des Juifs pour culpabiliser les populations françaises éternellement associées à ce crime de masse. Le musulman d'aujourd'hui devenait ainsi, dans la logorrhée antiraciste, le Juif des années 30 sans aucun souci d'exactitude historique. L'important était d'intimider les Français et de protéger ces populations immigrées.
Ce n'était plus le protestantisme qui était en odeur de sainteté mais l'islam, « religion de paix et d'amour », dont on célébrait sans se lasser les lumières et la gloire de Cordoue la tolérante, en oubliant soigneusement que l'Espagne fut alors une terre envahie et occupée pendant sept siècles et que les catholiques et les juifs étaient régis par le statut inférieur de dhimmi. Mais c'est toujours le catholicisme qui est rejeté et ostracisé ; la gauche n'a plus besoin de le persécuter, les nouveaux maîtres de l'Église de France, pris par une sorte de syndrome de Stockholm, battant sans cesse leur coulpe, multipliant les gestes d'allégeance à l'égard d'une gauche qui les méprise, faisant voter pour elle en Bretagne et instaurant un dialogue unilatéral avec l'islam, alors même qu'Allah n'a de cesse de maudire les « associateurs » (autre nom des chrétiens dans le Coran). Mais lorsqu'une nouvelle génération de catholiques se rebelle contre le « progrès », le pouvoir socialiste se cabre. Les jeunes « veilleurs » contre « le mariage pour tous », seront traités avec une rare brutalité, les meneurs arrêtés, menottés, écroués comme de dangereux criminels. Et ce sont les crèches de Noël que les laïcards et les maires « républicains » pourchassent au nom de la sainte « laïcité ».
On ne ferma jamais les frontières. On naturalisa en masse sans se soucier du « degré d'assimilation » des étrangers. Des quartiers entiers de banlieue connurent « le grand remplacement » des populations. Peu à peu, l'islam des caves et des « darons » devint un islam rigoriste et littéraliste des jeunes qui arboraient les tuniques blanches du prophète et voilaient leurs femmes et leurs sœurs à la mode talibane, pour mieux se différencier de ces « porcs de Gaulois ».
Les populations des Français de souche et des descendants de l'immigration européenne - et même certains immigrés maghrébins en voie d'intégration - fuirent ces terres défrancisées et islamisées dont le caïd trafiquant de drogue et l'imam étaient les nouveaux maîtres.
Mais nos élites progressistes continuèrent de communier dans les délices de la « diversité ». Les élites médiatiques, intellectuelles, mais aussi administratives, se liguèrent pour imposer coûte que coûte à une population française rétive le nouvel ordre multiculturaliste. « La France n'est pas un musée » nous dirent-elles en chœur. Il fallait inventer une « nouvelle France sans nostalgie », nous ordonna le président Hollande.
En France, depuis la Révolution, la gauche pense et la droite gère
En France, depuis la Révolution, la gauche pense et la droite gère. La gauche commande et la droite obéit. Jacques Chirac avait inventé des « racines musulmanes » à la France et refusé que l'Europe reconnaisse officiellement ses racines chrétiennes. Nicolas Sarkozy avait tout fait pour introduire le mot diversité dans la Constitution, et, devant la résistance de certains comme Simone Veil, avait résolument engagé une politique de « discrimination positive » dans les grandes écoles ou la fonction publique.
Lorsque le gang des barbares tortura Ilan Halimi parce qu'il était juif, on dit: « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque Merah, Nemmouche et Coulibaly tuèrent des juifs pour venger leurs frères palestiniens, on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque les frères Kouachi exécutèrent les dessinateurs de Charlie Hebdo coupables d'avoir caricaturé le prophète Mahomet, on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque des hommes massacrèrent au Bataclan, aux cris d'«Allah akbar!», on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Des trésors d'ingéniosité sémantique furent déployés pour expliquer que ce n'était pas l'islam mais « l'islamisme radical » qui était coupable ; et, tout compte fait, que la radicalisation précédait l'islamisation. Exit l'islam à l'issue de cette magnifique partie de bonneteau conceptuel. Absous, épargné, protégé. Sanctifié.
Au nom de la paix, il ne fallait pas désigner l'ennemi. Dire Daech au lieu d'État islamique. Dire terroristes au lieu d'islamistes. On avait l'impression que, pour nos élites politiques, médiatiques, journalistiques, l'essentiel était de sauver l'islam de France plutôt que de sauver la population française des coups mortels qu'on lui portait. L'essentiel était de sauvegarder une certaine idée de la « diversité » plutôt que de sauvegarder une certaine idée de la France. La xénophilie des élites françaises avait viré depuis longtemps à la francophobie. L'Histoire était un éternel recommencement.  
www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/11/26/31003-20151126ARTFIG00153-comment-en-est-on-arrive-la.php

samedi 7 novembre 2015

Et la foule cria : "Sarkozy sale race ! Hollande sale race !"

Sur la plateforme d'un camion une jeune femme harangue la foule des manifestants. "Quand je citerai un nom vous crierez tous ensembles : "sale race !". Elle dit : "Sarkozy". La foule hurle : "sale race !". Elle dit : "Bernard Henri Levy". La foule : "sale race !". Elle dit :"Zemmour". La foule reprend : "sale race !".
Mais elle dit aussi, sans doute pour ratisser large : "Hollande".
La foule avec la même ferveur : "sale race !". Elle ajoute : "Valls". Le "sale race !" résonne avec encore plus d'ampleur. Une manifestante monte sur le camion : "tu as oublié le nom d'Onfray". La jeune femme : "Onfray". La foule hésite : manifestement elle n'a pas entendu parler d'Onfray. Mais elle fait confiance à la militante qui doit savoir et répète avec un peu moins de conviction : "sale race !".
Cela s'est dit, s'est hurlé, s'est crié lors de la manifestation "antiraciste" du 31 octobre dernier. "Antiraciste" cette manifestation ? SOS Racisme, pour une fois bien inspiré, a jugé bon de ne pas s'associer à ce déferlement hystérique. Des vendus, des traitres, des suceurs de Blancs… "Anti raciste" cette manifestation ? Mais elle suintait la haine de l'autre, la haine de ceux qui ne ressemblent pas aux manifestants. Tous des "sales races" bien sûr. Et on appelle ça comment ? Quant à la scène où ces mots ont été prononcés on hésite sur la façon de la qualifier : une séance frénétique d'exorcisme vaudou ou un meeting nazi avec ses cris de mort.
Il faut regarder cette vidéo. Toute la vidéo. Elle dit la vérité mieux que toutes les analyses prudentes et lénifiantes des experts et des politologues. Il faut avoir entendu un des dirigeants de la Brigade contre la Négrophobie (sic) réclamer réparation et vengeance pour le Code Noir et dicté sous Louis XIV, ce qui date quand même un peu. Il faut ne rater aucun des discours des différentes portes paroles de collectifs de banlieue : la France colonialiste un jour, colonialiste toujours. La France éternellement coupable contre laquelle on doit – cela s'entend entre creux – s'insurger et se révolter.
Il n'y avait dans cette manifestation ni dignité, ni solidarité, ni fraternité. A moins de considérer le souffle fétide de la haine comme une brise bienveillante. Zemmour qui se trompe souvent mais pas toujours a prédit une "guerre civile" en France. Souhaitons qu'il soit mauvais prophète. Mais si guerre civile il y a un jour il suffit de regarder les images du 31 octobre pour savoir d'où elle viendra.

http://www.atlantico.fr/decryptage/et-foule-cria-sarkozy-sale-race-hollande-sale-race-benoit-rayski-2424578.html

vendredi 11 septembre 2015

Commencer à travailler avant 10 heures du matin a des conséquences néfastes sur la santé

"La privation de sommeil est une torture", a déclaré le Dr Kelley au British Science Festival, à Bradford. Ce dernier était directeur du collège Monkseaton, en Angleterre et a ainsi pu vérifier ses dires. Il faisait commencer les cours à 10h du matin, plutôt qu'à 8h30. Conséquence directe : les notes des élèves ont augmenté de 19%. Une étude de grande ampleur sur 30.000 étudiants est en train d'être menée pour confirmer ces résultats.
Avant l'âge de 55 ans, le rythme circadien des adultes n'est pas du tout en adéquation avec les horaires traditionnels de travail, de 9h à 17h. Ceux qui doivent suivre ce rythme inadéquat voient leurs performances intellectuelles diminuer, leur humeur se détériorer de même que leur santé mentale. Les enfants sont eux aussi concernés : plusieurs expériences ont montré qu'ils n'arrivent pas à se concentrer correctement sur leur travail avant 8h30. À l'adolescence, le besoin de sommeil devient encore plus important.
Un jeune de 16 ans devrait commencer à 10h pour obtenir les meilleurs résultats et un étudiant à 11h.
Le Dr Kelley d'ajouter : "Nous vivons dans une société en manque de sommeil. C'est extrêmement préjudiciable pour l'organisme, vous affectez vos systèmes physiques et émotionnels. Votre foie et votre cœur vivent à un certain rythme et vous les privez des deux ou trois heures de repos dont ils ont besoin. (...) Vous ne pouvez pas modifier votre rythme de 24 heures. Vous ne pouvez pas apprendre à vous lever à une certaine heure. Votre corps est réglé sur le soleil et vous n'en êtes pas conscient car cela dépend de votre hypothalamus."
Les dangers pour la santé sont nombreux et plus ou moins graves: cancer colorectal, cancer du sein, risque d'obésité, risque d'AVC, perte de masse cérébrale, plus grande émotivité, risque accru d'attraper un rhume... Les études sur le sommeil ont largement prouvé à quel point le manque de sommeil pouvait être un danger pour le corps. Le Dr Kelley est pourtant optimiste : "Juste en décalant un horaire, vous pouvez améliorer la qualité de vie. Nous avons l'opportunité de faire quelque chose qui bénéficierait à des millions de personnes sur Terre.

 http://www.atlantico.fr/atlantico-light/commencer-travailler-avant-10-heures-matin-consequences-nefastes-sante-2323796.html#gevX7HX2FZ6S2WWe.99

samedi 15 août 2015

Des territoires perdus de la République aux territoires perdus de la nation

(...) Toute une partie de la jeunesse de notre pays se reconnaît de moins en moins dans notre culture. Elle lui devient un code culturel étranger, une langue morte et pas seulement pour des raisons sociales. Nous sommes en train d'assister en France à l'émergence de deux peuples au point que certains évoquent des germes de guerre civile. Dans le cadre de la préparation d'un nouvel ouvrage, j'ai été frappé en écoutant plusieurs de mes interlocuteurs de voir que l'expression «guerre civile», qui aurait fait ricaner il y a dix ans ou surpris il y a cinq ans, est aujourd'hui dans les bouches d'un grand nombre, tant d'élus de terrain, de policiers, de médecins hospitaliers (service des urgences par exemple) ou de banlieue. Le sentiment que deux peuples sont en train de se former, côte à côte, et qui se regardent souvent avec hostilité, ce sentiment-là est aujourd'hui partagé par beaucoup.

(...) En mai 1990, après la profanation du cimetière juif de Carpentras, des centaines de milliers de Français étaient descendus dans la rue, y compris le président de la République. En 2012, une génération plus tard, pour Ilan Halimi en 2006, en mémoire aux victimes de Merah en 2012, de Nemmouche en 2014, il n'y avait plus personne, sauf des juifs. La montée du communautarisme, du repli sur soi et de l'indifférence sont patents, signe d'un morcellement de la société française, d'un repli sur soi moins hédoniste que désespéré est en train de l'emporter qui multiplie les gestes et les mots du découragement: «on ne peut rien y faire», «ça ne changera jamais», «c'est trop tard», etc…. Mais aussi, hélas, et le fait n'est pas nouveau, le massif «ce n'est pas notre affaire». Cela posé, la raison essentielle de cette désaffection est peut être ailleurs: l'affaire Merah témoignait d'un antisémitisme qui ne venait pas d'où on l'attendait, l'extrême droite. De là un malaise général. Souvenons-nous de la période qui sépare les meurtres de la mort de Merah sous les balles du GIGN. Il s'est écoulé une semaine durant laquelle un grand nombre des bien-pensants de ce pays, et en particulier les spécialistes du déni de réalité, étaient convaincus que l'assassin était un néo-nazi, un Breivik à la française. Le fait que Mohammed Merah fût musulman en a gêné plus d'un. Ainsi, l'ennemi n'était pas le bon. Pour descendre dans la rue, il fallait qu'il soit conforme, breveté d'extrême droite et blanc. (...) L'un des premiers soucis de la classe médiatique et politique après les crimes de Merah et les attentats de janvier 2015 fut d'éviter les «amalgames». Comme si les premières victimes des violences étaient les Français d'origine maghrébine ou les musulmans. Près de soixante-dix ans plus tôt, en novembre 1945, après les terribles pogroms qui venaient d'ensanglanter la communauté juive de Tripoli en Libye (plus de quarante assassinats dans des conditions atroces), les dignitaires musulmans de la ville estimaient que les premières victimes étaient moins les juifs qu'eux-mêmes, car disaient-ils, ils risquaient d'être désormais «montrés du doigt». En revanche, il n'y eut pas condamnation publique de ces actes. Comme aujourd'hui. Quand en avril 2012 l'imam Chalghoumi organisa une manifestation de protestation contre les agissements de Merah, il ne réunit qu'une cinquantaine de personnes.

(...) pourquoi certains ont-ils encore peur de dire que le nazisme est un enfant de l'Allemagne et pas seulement de l'Europe? Qu'il y a dans le nazisme des éléments qui n'appartiennent qu'à la culture allemande traditionnelle depuis Luther et même bien avant. Les grands germanistes français du XX° siècle le savaient, depuis Edmond Vermeil jusqu'à Rita Thalmann et plus près de nous Edouard Husson. Est-ce faire du racisme anti-allemand que le dire? Est-ce faire du racisme que constater dans la culture musulmane, le Coran et les hadiths sont présents des éléments qui rendent impossible la coexistence sur un pied d'égalité avec les non musulmans. Je ne parle pas de la tolérance du dhimmi. Je parle d'égalité et de culture du compromis et de la négociation. Travaillant plusieurs années sur l'histoire des juifs dans le monde arabe aux XIXe et au XXe siècle (pour juifs en pays arabes. Le grand déracinement, 1850-1975, Tallandier, 2012), j'avais constaté l'existence d'une culture arabo-musulmane, du Maroc à l'Irak, entachée d'un puissant antijudaïsme, et ce bien avant le sionisme et la question d'Israël et de la Palestine. Il existe en effet, et de longue date, une culture arabo-musulmane anti-juive, souvent exacerbée par la colonisation ( mais qui n'en fut toutefois jamais à l'origine). Il fallait faire de l'histoire culturelle pour comprendre comment, pourquoi et quand la minorité juive qui s'était progressivement émancipée grâce à l'école, s'était heurtée à une majorité arabo-musulmane aux yeux de laquelle l'émancipation des juifs était inconcevable et irrecevable. Il n'était question alors ni de sionisme, ni d'Israël ni de Gaza. Et encore moins de «territoires occupés» qui, pour les ignorants et les naïfs, constituent le cœur du problème actuel. Ce conflit entre une majorité qui ne supporte pas que le dominé de toujours s'émancipe, et le dominé de toujours qui ne supporte plus la domination d'autrefois, se traduit par un divorce, et donc un départ. Il s'agit là d'histoire culturelle. Où est le racisme?

L'antisémitisme traditionnel en France est originellement marqué par l'Eglise, l'extrême droite et le nationalisme: c'est l'antisémitisme de l'affaire Dreyfus qui connaît son acmé sous Vichy. L'antisémitisme nouveau est un antisémitisme d'importation. Il est lié à la fois à la culture traditionnelle des pays magrébins, à l'islam et au contexte colonial. En Algérie, le décret Crémieux qui permit aux juifs de devenir Français dès 1870 attise la jalousie des musulmans. En Tunisie et au Maroc, les juifs n'étaient pas français mais leur émancipation par le biais de l'école leur a donné une large avance sur le plan scolaire et social sur la majorité musulmane. Cela s'est terminé par le départ de la minorité juive. Cet antisémitisme-là s'est transposé sur notre territoire par le truchement de l'immigration familiale ( c'est cela qui a été importé et pas le conflit israélo-palestinien comme le répètent les médias).


Certains vont jusqu'à comparer les sort des musulmans aujourd'hui à celui des juifs hier. La sacralisation de la Shoah nous empêche-t-elle de comprendre le présent?
En tant qu'historien, je suis frappé par la stupidité d'une telle comparaison. Je n'ai pas souvenir dans l'histoire des années 30 d'avoir entendu parler de l'équivalent juif de Mohammed Merah, de Mehdi Nemmouche ou des frères Kouachi se mettant à attaquer des écoles françaises, des boutiques ou des Eglises. Assistait-on dans les années 1930 à un repli communautaire des juifs? Tout au contraire, s'agissait-il d'une course éperdue vers l'intégration et l'assimilation. Les juifs cherchaient à se faire le plus petit possible. Ils étaient 330 000, dont 150 000 juifs étrangers qui vivaient dans la crainte d'être expulsés. Beaucoup étaient des réfugiés de la misère, d'autres fuyaient le nazisme et les violences antisémites d'Europe orientale. Aujourd'hui, place Beauvau, on estime la minorité musulmane entre six et dix millions de personnes. Ils n'ont pas été chassés par un régime qui veut les exterminer mais sont venus ici, dans l'immense majorité des cas, pour trouver des conditions de vie meilleures. Les situations sont incomparables, ne serait-ce qu'au regard des effectifs concernés: en Europe, aujourd'hui, un musulman sur quatre vit en France.
(...) Pour une journée de jumelage avec Tel-Aviv, il a fallu déployer 500 CRS. L'ampleur de la polémique me parait disproportionnée. Israël n'est pas un Etat fasciste et le conflit avec les Palestiniens est de basse intensité. Il y a pratiquement tous les jours entre cinquante et cent morts par attentats dans le monde arabo-musulman dans l'indifférence générale. La guerre civile en Syrie a fait à ce jour, et en quatre ans, 240 000 morts. Le conflit israélo-palestinien en aurait fait 90 000 depuis 1948. La disproportion est frappante. Peu importe que des Arabes tuent d'autres Arabes. Tout le monde s'en moque. Les juifs seuls donnent du prix à ces morts. Dès qu'ils sont de la partie, on descend dans la rue. Cette passion débordante, disproportionnée, n'interroge pas le conflit. Elle interroge ce que devient la société française. Les menaces sur Tel Aviv sur scène sont venues des mêmes milieux qui ont laissé faire les violences de Barbès en juillet 2014, la tentative d'assaut contre la la synagogue de la rue de la Roquette à Paris et une semaine plus tard contre celle de Sarcelles. Bref, je le redis, ce n'est pas le conflit qui a été importé, c'est l'antisémitisme du Maghreb. Les cris de haine d'aujourd'hui sont l'habillage nouveau d'une animosité ancienne.
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/08/14/31003-20150814ARTFIG00245-des-territoires-perdus-de-la-republique-aux-territoires-perdus-de-la-nation-12.php

mardi 23 juin 2015

En 1938, le journal Naïet Presse, proche du PCF, publia un article demandant l’arrêt de l’immigration

      En 1938, le journal Naïet Presse, proche du PCF, publia un article demandant l’arrêt de l’immigration avec ce titre apparemment scandaleux : "c'est complet !". Et ça ne fit pas scandale.

    En ces années-là, les autobus parisiens disposaient d’une plateforme ouverte. A l’arrière, un petit panneau « complet » s’abaissait quand le véhicule était plein. C’est à ça que faisait allusion l’article du journal communiste. Oui, il y avait trop d’immigrés et on ne pouvait plus en accueillir.
En ces années-là, la gauche, PCF en tête, se définissait par un honnête mélange entre internationalisme et patriotisme.
Elle militait – eh oui ! – pour la préférence nationale. La CGT exerçait des pressions sur le gouvernement pour qu’il stoppe l’arrivée de travailleurs étrangers. Elle fut entendue : le 11 décembre 1936, Léon Blum signa des décrets limitant leur nombre dans dix secteurs de l’industrie.
En ces années-là, un ministre socialiste de l’Intérieur, Marx Dormoy, pouvait déclarer ce qui suit. Il est vraisemblable que nous aurons affaire non seulement à une masse mouvante plus ou moins indésirable de sans-travail et d’immigrants en quête d’un pays susceptible de les accueillir en leur proposant des moyens d’existence, mais encore à des individus franchement douteux, à la moralité suspecte. Il conviendra donc de refouler impitoyablement tout étranger qui cherchera à s’introduire sans passeport ou titre de voyage.
La gauche de cette époque n’étais ni raciste ni xénophobe. Elle laissait ça à l’extrême droite (autrement plus vigoureuse que Marine Le Pen aujourd’hui) qui hurlait contre la « racaille moldo-valaque » et défilait en criant : « La France aux Français ! » En ces temps-là, une déclaration comme celle de Sarkozy sur la « fuite d’eau » à propos de l’immigration aurait fait, tout au mieux, une brève dans les journaux. La prochaine fois, le président des Républicains, s’il fait un effort pour lire un peu, se contentera, on le souhaite, de reprendre la phrase de Marx Dormoy. Ça criera moins.
En ces temps-là, il y avait déjà beaucoup d’étrangers en France. Environ 3 millions, soit 7 % de la population totale. Un pourcentage jamais dépassé depuis, indique le musée de l’Histoire de l’immigration, une source fiable, puisque bénie par François Hollande qui l’a inauguré. Quels étrangers ? Les données consultables sur le site du musée sont d’une absolue précision.
800 000 Italiens dont de nombreux exilés antifascistes. Des dizaines de milliers d’Arméniens ayant échappé au génocide. 500 000 Polonais avec un pourcentage non négligeable de Juifs fuyant l’antisémitisme de leur pays. Quelques dizaines de milliers de Russes chassés de chez eux par la révolution bolchevique. 500 000 Espagnols, pour la plupart des réfugiés républicains antifranquistes.
Aujourd’hui, comme pendant ces années 30 tant décriées (« les heures les plus sombres », etc.), la population étrangère est toujours de 7 % de la population totale. Pourtant tout a changé. La gauche évidemment. Autre chose aussi. Que nous est-il arrivé ? « Arrivé » a deux sens en français. Ce qui s’est passé. Et ceux qui sont venus.

http://www.atlantico.fr/decryptage/avis-tempete-immigration-pourquoi-au-temps-front-populaire-sarkozy-serait-passe-pour-enfant-choeur-benoit-rayski-2206865.html

mardi 9 juin 2015

France is better than Britain, but we're scared to admit it

If we could put our prejudices to one side we'd see why French society is so much better than ours, and we might even be prepared to learn a few lessons from them, says Alex Proud



I’ve just got back from France. And, you know what, I think maybe the French have it right.
This thought struck me as I drove off the ferry at Folkestone. In France, we’d stayed in a beautiful chateau for little more than the cost of a Travelodge. We'd driven over a thousand kilometres (yes, I quite like the metric system) from Calais to Provence and back on sweeping, efficient motorways. We’d passed through countryside so stunning that my children stopped watching their iPads. We’d had excellent meals, fairly cheaply, pretty much everywhere. And then...
...and then we were back on British soil. Cracked motorways, horrible service stations serving appalling, overpriced food. Badly planned suburbs made up of tacky little boxes sprawling over some of our most beautiful countryside. Commercial squalor everywhere. The kids went straight back to their iPads – and with my blessing. I didn’t want them to see their own country.
But why is this – and what do the French do so well?
To be fair to us, the French do have a better starting point. They hit the geographic jackpot. Their country comes with everything included. They’ve got Europe’s highest Mountain (get lost, Elbrus, you’re Eurasian at best). They have a second mountain range which is still better than anything we have. They have a third mountain range (the Massif Central) which is also better than anything we have. They have proper sunny beaches in the south, booming surf beaches in the west and Brittany in the north. They have one of Europe’s biggest canyons. In between all these stunning attractions, they have tons of beautiful and varied countryside, some quite like England, but less spoilt.

By comparison, we have a lot of islands, which, while beautiful, are off Scotland where they are too cold and wet to be particularly useful. Our mountains are big hills which lack the requisite altitude to ski on reliably or hold pretty glaciers. We do have a lot of coastline. But honestly, much of this is chilly or badly located. It’s true that Cornwall is great but the French have Brittany, which is like Cornwall, but warmer and with better food. Fewer braying public school kids, too.
'Parts of France have a castle density to rival Wales' (Photo: Alamy)
In fact, geographically, France is more like a kind of compact US than Britain. It’s also vastly bigger, meaning that like the US, it has room to spare. And, unlike the US, it doesn’t appear to be filling all this extra room with McMansions and strip malls. In fact, even a bog standard French town will have a nice, usually pedestrianised, little centre with a couple of cafes and bars. It’s weird to go somewhere and realise that all your cheesy romantic notions about it are basically true.
In France, you don’t sit there for ages discussing wine to impress your oenophile friends. You just drink it
I was also struck by how many chateaux there were. I’d always regarded the whole stately homes and castles thing as an arena where we were the uncontested champions. Now, I’m not so sure. There seem to be quite a few bits of France that have a castle-density to rival Wales or as many stately homes as Somerset. What’s more, in France, you can stay in them cheaply and have dinner with the absurdly convivial owners. In the UK, they’d be either owned the National Trust or turned into conference centres where corporate robots attend seminars on customer engagement.
OK, so France is pretty. You knew that. But there’s not much we can do to change our landscape, climate or population density. However, there are quite a few things the French just do better – and these we could learn from. 

There’s the toll roads. Love ‘em. Such a simple, no-nonsense principle. If you want to drive long distances quickly, you pay for it. This, combined with an excellent nationalised rail system (which now owns chunks of our own lousy private railways) means that roads are a pleasure to drive on. You can motor 1,500 kilometres from Calais to Nice and finish happier than when you started. Can you imagine this in Britain? Can you imagine the howls of indignation and the thundering tabloid headlines as our loud, boorish motoring lobby defended its right to sit in unpriced gridlock?
Next we have the food. Yeah, yeah, I know that London is probably a more exciting place to eat than Paris these days. And I know that there is good food to be found outside London. I even know that the French quite like McDonald’s. But the fact is, if you pitch up to eat at random in the middle of nowhere in the UK, you’ll probably get average pub grub, quite possibly made in a factory in the Midlands and reheated, and likely pretty expensive. If there is somewhere serving decent food, it’ll be full of people from London congratulating themselves on being there.

'In France, you still get waiters who know their stuff' (Photo: Alamy)
In France, by contrast, you can get a good meal anywhere. It may feel a bit retro (there won’t be a horribly Anglicised Thai green curry in sight) but it’ll be honest regional cooking, inexpensive, and come with wine. What’s more, the person on the table next to you might well be a local farmer or a builder. They won’t be someone who lives two streets away from you in Kentish Town.
Maybe those lazy, boozy, holiday taking Frogs are actually better at making money than we are
While we’re on restaurants, I like French waiters and waitresses. The French, like most Europeans, recognise being a waiter as a proper job which commands respect. This is why you get older waiters who know their stuff, rather than our endless stream of often clueless 22-year-old Australians and Latvians who do it for a year or two. It’s also why the waiter-customer relationship is so different. French staff know the customer isn’t always right and I rather I enjoy their snootiness. The thing is, companies are always banging on authenticity and I’m pretty sure that the disdain my French waiter has for me is authentic. By contrast, the plastic, Americanised bonhomie of their British counterparts almost certainly isn’t. It also makes me a little nostalgic: not so very long ago we too had snooty waiting staff. Now, we have a second-rate imitation of American service.
And of course there’s the wine. Yeah, I know there’s lots of exciting stuff from the new world. But in France, the wine is just there. It’s everywhere. You don’t sit there for ages discussing it or trying to impress your oenophile friends. You just drink it, along with everyone else. It feels like a liquid embodiment of “Liberté, égalité, fraternité” rather than a chance for the middle classes to show off. And it’s usually pretty good and very cheap because the French do not not slap a flat duty of £2.05 (the highest in Europe) on every bottle, regardless of whether it sells for £5 or £500.

Aha, you say. But what about the economy? Here in the UK, we’re lucky enough to enjoy an endless stream of right-ish propaganda about how the French economy is dans la toilette. But these claims really don’t really stand up to much scrutiny.
For starters, France’s growth figures for the first quarter of this year were twice as good as ours. It’s true they do have signficantly higher unemployment, but they also have extremely high productivity. In fact, as The Economist recently noted, “The French could take Friday off and still produce more than Britons do in a week.” This is not something you hear very often from our chancellor. They also have a rather better balanced economy and a considerably lower Gini Coefficient, the preferred measure of inequality. While we’re at it, they beat us on GDP per capita, earn roughly the same and have a lower cost of living.
So, maybe (and this hurts) those lazy, boozy, holiday taking, socialism-loving Frogs are actually better at making money than we are. But this shouldn’t be such a surprise. The French don’t focus obsessively on their economy. They don’t bend over backwards to please businesses or foreign billionaires. They have a healthy disdain and distrust of the wealthy. And they’re better at making the rich share. Perhaps the French realise that they live in a society first and an economy second – and this actually makes them all richer.
I could go on. The people are more stylish. They enjoy a connection to the land that we lack. They have a regard for public intellectuals and that we once had. Their armed forces are better and cost less. And, perhaps above all, they have a sense of what it means to be French – and a belief that being French is something worth standing up for.
We worship everything across the Atlantic, yet we treat anything across the Channel with moronic disdain
This last point is hugely important. There are many good things about being British, but we’re reluctant to defend them. As a result, everything from our famous sense of fair play to our lovely countryside is under endless assault. And we just roll over and let it happen. You see this most horribly with our tragic, infantile enthusiasm for everything American; there literally is no Yankee turd we will not pick up. And yet, while we worship everything across the Atlantic, we treat anything across the Channel with moronic disdain, no matter how good it is.
OK, for all this, there is still one truth I can’t deny. There are more French in London than there are Brits in Paris. In fact, London is often described as France’s eighth or even sixth biggest city. This is probably an exaggeration, but even so, there are something like twice as many French in London as there are Brits in the French capital. This is often cited as proof of the UK’s towering superiority. But, again, I’m not so sure. If you look at London, the one big thing it has that Paris doesn’t is a vast, overweening financial services sector.
So maybe we get the French who care about money – and they get the Brits who are care about things like culture, food and quality of life. Again, I have to wonder if the French have it right.
http://www.telegraph.co.uk/men/thinking-man/11655310/France-is-better-than-Britain-but-were-scared-to-admit-it.html