vendredi 7 décembre 2012

Les nouveaux nababs de Ramallah


Les nouveaux nababs de Ramallah
© Pauline Garaude

Des villas de luxe, des hôtels chic, des femmes qui arborent des sacs Vuitton... Une classe riche s’affiche sans complexe à Ramallah, donnant une autre image de la Palestine récemment "promue" État observateur à l’ONU.


Par Pauline GARAUDE (texte)
"En 2003, quand j’ai eu mon premier sac Gucci, personne ne savait ce que c’était. Aujourd’hui, mes amies s’arrachent ces griffes. Gucci, mais aussi Vuitton. Ramallah est en train de devenir comme Amman. Dans les taxis, les gens demandent au chauffeur de mettre Raya FM, une radio rock populaire. Ils ne veulent plus entendre parler de politique, ça les fatigue. La seule chose qui les préoccupe est l’état de leur portefeuille". C’est Dina Alladin qui le dit. Elle a 39 ans, lunettes Chanel plantées dans le brushing et Ipad à portée de main. Elle boit un verre au "lounge" de l’hôtel Mövenpick , un cinq étoiles de la métropole palestinienne, ouvert fin 2010. Le seul, pour l’instant, en Cisjordanie.
Journaliste à ses débuts, mutée au Qatar où elle a vécu six ans, Dina revient à Ramallah en 2009, embauchée par une banque qatarie nouvellement implantée. Elle est une incarnation parfaite de cette nouvelle élite, issue en majorité de la diaspora.  "À partir de 2008, l’aide internationale est montée en flèche, avoisinant les 750 $ (575 €) par habitant et par an. Parallèlement, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a lancé son programme de "paix économique", favorisant la coopération et les échanges commerciaux avec l’Autorité Palestinienne pour y stimuler une économie au ralenti depuis la deuxième Intifada. Une embellie qui a encouragé la diaspora à revenir au pays et à y investir. Dans la foulée, plusieurs banques émiraties ont décidé de s’implanter", note Samir Abdullah, économiste à l'Economic Policy Research Institute de Ramallah. C’est ce que certains ont appelé le "miracle" économique de Ramallah : La banque, l’immobilier, et l’hôtellerie – restauration sont des secteurs en plein boom avec près de 40 % de croissance en trois ans .

Accueillir les riches

Il suffit de se promener dans le quartier branché et animé de Teereh pour le vérifier. Tche Tche, Beit Aniseh, Orojoun, le Royal Court, Mövenpick… Au moins une dizaine de bars, hôtels et restaurants chics reçoivent désormais ces nouveaux riches qui affichent sans complexe leur aisance matérielle.

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http://www.france24.com/fr/20121206-nouveaux-nababs-ramallah-territoires-palestiniens-riches-luxe-cisjordanie

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