samedi 13 octobre 2012

Quand François Hollande cautionne le mythe de Gorée

A Gorée, la tête couverte de cendres et sacrifiant à la sempiternelle et de plus en plus lassante repentance, François Hollande a donc fait l’inévitable visite de la « Maison des esclaves ».

Or cette célébrissime bâtisse dans laquelle auraient été gardés prisonniers des centaines de milliers, voire des millions de malheureux, ne fut pas une « esclaverie ». De plus, elle semble n’avoir été construite qu’en 1783, soit plusieurs dizaines d’années après la fin du commerce esclavagiste européen dans cette Sénégambie où la seule traite encore pratiquée à l’époque l’était à destination de l’Afrique du Nord et du monde arabo musulman…

L’attitude du président de la République est d’autant plus insolite que la presse a, et par le menu, rapporté comment il a soigneusement préparé son déplacement, se faisant même initier par des historiens aux secrets d’un continent qu’il ne connaît pas. Probablement aura-t-il été enseigné par ceux qui soutiennent que les ethnies africaines sont des créations coloniales…

Eut-il consulté les vrais connaisseurs du passé africain, et plus particulièrement ceux du Sénégal, qu’il eut appris d’eux la véritable histoire de la « Maison des esclaves ». Bien éloignée du pieux catéchisme récité par les guides locaux, elle a été écrite par deux historiens de l’IFAN (Institut fondamental de l’Afrique noire), Abdoulaye Camara, préhistorien-archéologue ancien conservateur du Musée de Gorée puis du Musée d’Art africain de Dakar, et par le père Joseph Roger de Benoist, un des plus « pointus » parmi les historiens du Sénégal. A ce sujet, le lecteur curieux pourra se reporter au journal Le Monde en date du 27 décembre 1996 et à l’article intitulé « Le mythe de la Maison des esclaves qui résiste à la réalité » ; il pourra également consulter l’article que j’ai fait paraître sur mon blog le vendredi 12 octobre 2012.

A la différence de Gorée, les sites de Cape Coast au Ghana, principal point d’exportation des esclaves vendus par le royaume Fanti aux négriers anglais, hollandais et suédois qui s’y succédèrent, d’Elmina à l’est de Cape Coast et de Christiansborg (ou Osu), sur l’actuel site d’Accra furent, eux, d’incontestables centres de traite. Mais ils sont moins médiatiques… et situés hors de la zone francophone. Autrement dit sur la lune.

http://www.bvoltaire.fr/bernardlugan/quand-francois-hollande-cautionne-le-mythe-de-goree,1704

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Ajoutons que ce repentir français à propos de l’esclavage est d’autant plus étrange que la France a été le premier pays de l’histoire du monde à abolir l’esclavage, par décret de la Convention du 27 avril 1794, montrant ainsi l’exemple, avant même le décret du 4 février 1848 de la Seconde République, rendant cette abolition définitive. Napoléon Ier, la Restauration puis la monarchie de Juillet et la Seconde République ont à plusieurs reprises interdit « la traite négrière« .

Un jour, en 2008, en visite au Gabon, j’ai fait la connaissance d’un haut fonctionnaire d’une soixantaine d’années, grand, mince, petite moustache. « Les Gabonais ont un regret me dit-il de sa voix grave et douce, celui de s’être séparés de la France en 1960. La France, nous l’aimons comme notre propre pays en souvenir des navires de guerre français, qui sillonnaient les côtes africaines, au XIXème siècle, pour frapper les trafiquants d’esclaves. »

Qu’il y a-t-il derrière l’idéologie de la repentance en général? La haine de soi bien sûr, la haine de la nation, la haine de la France. On efface les victoires, les moments de gloire, de grandeur et de réussite mais on s’invente, on se fabrique des crimes à soi, des crimes odieux dont on s’accable avec délectation pour mieux s’auto-détester. Comment ensuite, accepter d’appartenir à un pays aussi coupable ? Dès lors on encourage la dissolution, la fragmentation, les particularismes, le repli identitaire, au détriment de la communauté nationale. La repentance exacerbée est un moyen détourné, dissimulé, masqué bien entendu, de se débarrasser de la France en catimini. Elle ouvre la voie à la division et à la discorde civile, préparant ainsi de futurs malheurs.

http://www.atlantico.fr/decryptage/esclavage-absurde-repentance-francois-hollande-maxime-tandonnet-513912.html

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