samedi 12 juin 2010

Une étude confirme l'origine géographique des Juifs

Agence France-Presse


Des recherches sur la génétique des populations humaines ont montré que les Juifs partagent une proximité génétique avec les Chypriotes et les Druzes et confirmé que les Juifs de la diaspora ont maintenu une forte continuité génétique malgré l'éloignement, selon une étude publiée mercredi.

Ces travaux que publie en ligne la revue scientifique britannique Nature font partie d'une plus large exploration des migrations humaines en se basant sur d'infimes différences dans les séquences d'ADN.

«Nous avons trouvé la preuve que les communautés juives sont originaires du Proche-Orient», a déclaré Doron Behar (Rambam Health Care Campus, Haïfa, Israël) qui a dirigé ces recherches auxquelles ont participé des experts de huit pays.

«Nos découvertes génétiques concordent avec les données historiques», a-t-il souligné.

Elles ont pour base des échantillons d'ADN de 121 personnes vivant dans 14 communautés juives de différentes parties du monde: Israël, Afrique du Nord, Europe, Asie centrale, Inde.

Ils ont été comparés à ceux de 1166 personnes de 69 populations non-juives, y compris celles de pays ou régions où vivent des communautés juives.

Les chercheurs ont également inclus des données génétiques issues de l'analyse de 16.000 échantillons de chromosomes Y masculins et d'ADN mitochondrial transmis uniquement en ligne maternelle.

Leur objectif était de repérer des combinaisons d'infimes variations des séquences d'ADN appelées SNP (single nucleotide polymorphisms) servant de marqueurs pour distinguer différents groupes humains, voire retracer leurs migrations.

L'étude a confirmé que le Proche-Orient ou Levant était la région dont sont originaires les Juifs, comme le décrivent les anciens textes hébreux.

Elle montre aussi que les motifs de SNP des Juifs s'avèrent plus proches de ceux des Chypriotes et des Druzes que de ceux d'autres populations du Proche-Orient.

Les Juifs de la Diaspora, fortement liés par des traditions sociales, culturelles et religieuses, ont généralement maintenu une forte continuité génétique, malgré l'introduction à un degré plus ou moins grand d'ADN de populations du pays hôte, selon l'étude.

Dans les populations non-juives, les marqueurs SNP ont confirmé une relation de proximité parmi les Bédouins, les Jordaniens, les Palestiniens et les Saoudiens.

Ces marqueurs, qui ne concernent pas les gènes eux-mêmes, mais d'autres segments d'ADN, ne peuvent définir aucune différence en termes de santé, d'intelligence ou d'aptitude, soulignent les chercheurs.

M. Behar a relevé qu'il serait consterné si ses travaux étaient utilisés de manière détournée pour définir «qui est juif». «Il est très important pour moi de relever, en tant que scientifique, que la génétique n'a rien à voir avec la définition de l'identité juive», a-t-il insisté.

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