mercredi 23 juin 2010

Les populations africaines offrent davantage de diversité génétique que celles d'Asie et d'Europe

GB: lancement d'une étude en Afrique sur le rôle des gènes dans des maladies

Une étude scientifique ambitieuse sur le rôle des gènes dans des maladies contagieuses ou non en Afrique va être confiée à des chercheurs africains, a annoncé mercredi le Wellcome Trust, l'une des plus importantes fondations britanniques, qui finance en partie ce projet.

AFP

Le Projet sur l'hérédité et la santé humaine en Afrique, ou H3 Africa, est un "partenariat ambitieux" entre le Wellcome Trust et les Instituts nationaux américains de la santé (NIH), dont le budget sur cinq ans devrait atteindre 38 millions de dollars (30,91 millions d'euros).

La fondation britannique devrait verser sur cette période 12 millions de dollars et le NIH, qui a déjà débloqué 750.000 dollars, cinq millions.

"L'objectif est de découvrir comment les gènes influencent la façon dont le corps humain réagit à des éléments environnementaux, comme un régime, et les conséquences en matière de risque de maladie", précise le communiqué du Wellcome trust, alors que le premier séquençage du génome humain a été achevé il y aura tout juste dix ans samedi.

H3 Africa va étudier l'influence de la génétique et de l'environnement dans le développement de toute une panoplie de problèmes de santé, notamment du cancer, de maladies cardiaques, du paludisme, du diabète, de la tuberculose, de troubles mentaux.

Soulignant que des recherches précédentes avaient établi que les populations africaines offraient davantage de diversité génétique que celles d'Asie et d'Europe, la fondation a indiqué que le projet pourrait permettre d'identifier des variations génétiques rares qui affectent des patients dans le monde entier.

Et l'identification de nouveaux facteurs génétiques pourrait ouvrir la voie à de nouvelles façons de diagnostiquer des maladies et à de nouveaux traitements, a-t-elle relevé.

L'une des caractéristiques importantes du projet H3 Africa est qu'il sera mis en oeuvre par des chercheurs africains, dans des infrastructures situées sur ce continent (Cameroun, Ghana, Mali, Soudan, Tanzanie, Tunisie).

"Par le passé, de nombreux projets de recherche récoltaient simplement des données en Afrique mais les études étaient menées dans des laboratoires occidentaux", a souligné le docteur Charles N. Rotimi, président de la Société africaine et directeur d'un centre de recherche sur le génome aux Etats-Unis.

"H3 Africa va permettre aux chercheurs africains de mettre en place des compétences pour étudier les populations africaines afin de résoudre des problèmes africains, et nouera des collaborations solides entre les chercheurs africains et ceux d'Europe, des Etats-Unis et d'ailleurs", a-t-il ajouté.

Deux groupes de travail, l'un sur les maladies contagieuses et l'autre sur les non contagieuses, ont été mis en place. Ils devraient se réunir en août à l'université anglaise d'Oxford et à l'automne au Cap.

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