mercredi 30 juin 2010

In China, white people can be rented.

For rent in China: White people

Chinese companies hire white people to portray executives or clients
Often hired in second-tier Chinese cities to impress clients and officials
Usually out-of-work models and actors, or English teachers, are hired for these jobs.

Known by local actors as "White Guy Window Dressing" or a "Face Job"
Beijing, China (CNN)

For a day, a weekend, a week, up to even a month or two, Chinese companies are willing to pay high prices for fair-faced foreigners to join them as fake employees or business partners.

Some call it "White Guy Window Dressing." To others, it's known as the "White Guy in a Tie" events, "The Token White Guy Gig," or, simply, a "Face Job."

And it is, essentially, all about the age-old Chinese concept of face. To have a few foreigners hanging around means a company has prestige, money and the increasingly crucial connections -- real or not -- to businesses abroad.

"Face, we say in China, is more important than life itself," said Zhang Haihua, author of "Think Like Chinese." "Because Western countries are so developed, people think they are more well off, so people think that if a company can hire foreigners, it must have a lot of money and have very important connections overseas. So when they really want to impress someone, they may roll out a foreigner."

Or rent one.

Last year, Jonathan Zatkin, an American actor who lives in Beijing, posed as the vice president of an Italian jewelry company that had, allegedly, been in a partnership with a Chinese jewelry chain for a decade.

Zatkin was paid 2,000 yuan (about $300) to fly, along with a couple of Russian models, to a small city in the central province of Henan where he delivered a speech for the grand opening ceremony of a jewelry store there.

"I was up on stage with the mayor of the town, and I made a speech about how wonderful it was to work with the company for 10 years and how we were so proud of all of the work they had done for us in China," Zatkin said. "They put up a big bandstand and the whole town was there and some other local muckety-mucks."

The requirements for these jobs are simple. 1. Be white. 2. Do not speak any Chinese, or really speak at all, unless asked. 3. Pretend like you just got off of an airplane yesterday.

Those who go for such gigs tend to be unemployed actors or models, part-time English teachers or other expats looking to earn a few extra bucks.

(...)

http://edition.cnn.com/2010/BUSINESS/06/29/china.rent.white.people/index.html?hpt=C2&fbid=zBpLVxfvnes

mardi 29 juin 2010

World’s Most Expensive Cities 2010

-1 Tokyo
-2 Oslo
-3 Luanda (Angola)
-4 Nagoya
-5 Yokohama
-6 Stavanger (Norway)
-7 Kobe
-8 Copenhague
-9 Geneva
-10 Zurich
-11 Bern
-12 Basel
-13 Libreville (Gabon)
-14 Helsinky
-15 Moscou
-16 Paris
-17 Abidjan
-18 Abuja (Nigeria)
-19 Tel Aviv
-20 Seoul
-21 Stockholm
-22 Jerusalem
-23 Kinshasa (RDC)
-24 Vienne
-25 Bruxelles

http://images.businessweek.com/ss/10/06/0622_most_expensive_cities/index.htm

OR

The cost of living in cities
Mar 10th 2010 | From The Economist online

PARIS is the most expensive city to live in according to the latest survey from Economist Intelligence Unit, a sister company to The Economist. The survey assesses the cost of living by comparing housing, food, clothing, transport and utility bills and the like in 132 cities around the world. Tokyo comes second, up from sixth place a year ago. The fall in Russia's currency against the dollar has made Moscow cheaper than it once was.

lundi 28 juin 2010

12,3 millions de personnes ont été victimes de la traite dans le monde en 2009-2010

Vingt enfants découverts dans un camion à la frontière mozambicaine
(AFP) –

MAPUTO — Vingt enfants, âgés de 9 à 16 ans, ont été découverts dans un camion au principal poste frontière entre le Mozambique et l'Afrique du Sud, où ils étaient destinés à alimenter un réseau de trafic d'enfants, a révélé lundi le journal en ligne Canalmoz.

Les enfants, dont six de nationalité mozambicaine et d'autres Thaïlandais, étaient dissimulés dans des cartons et emmitouflés dans des couvertures.

"La découverte des enfants a eu lieu il y a déjà une ou deux semaines mais l'information a été gardée secrète par les autorités. Personne ne parle parce que les gens ont peur", a expliqué à l'AFP Fernando Veloso, le directeur de Canalmoz.

Le ministère de l'Intérieur mozambicain l'a contacté lundi "pour savoir d'où venait l'information". "Le ministère n'a même pas demandé ce qui était advenu des enfants", s'est indigné M. Veloso.

Le porte-parole de la province de Maputo Joaquim Celemame a déclaré à l'AFP qu'"il ne s'était rien passé (au porte-frontière) de Ressano Garcia". "Nous n'avons aucune information à ce sujet", a-t-il précisé.

Le trafic d'êtres humains a augmenté ces dernières années au Mozambique, où quelque 90% de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Il a fallu attendre 2008 pour qu'une loi spécifique permette de poursuivre les trafiquants présumés, dont la destination favorite est l'Afrique du Sud voisine, première puissance économique du continent.

Quelque 12,3 millions de personnes ont été victimes de la traite dans le monde en 2009-2010, selon un rapport de la diplomatie américaine présenté en juin.

dimanche 27 juin 2010

Londres va imposer des quotas hors UE

Reuters

La Grande-Bretagne va imposer un plafond provisoire au nombre de ressortissants étrangers, hors Union européenne, autorisés à pénétrer sur son territoire, a annoncé une source gouvernementale. Un quota définitif sera instauré au mois d'avril 2011, mais d'ici là seuls 4.100 travailleurs non européens seront autorisés à s'installer en Grande-Bretagne, soit une baisse de 5% par rapport à l'an dernier.

Theresa May, ministre de l'Intérieur, fera une annonce officielle lundi, mais de source gouvernementale, on explique que cette "mesure transitoire vise à prévenir un afflux de demandes à la dernière minute". May va engager un processus de consultation pour déterminer le niveau du quota de ressortissants étrangers autorisés à travailler en Grande-Bretagne.

Le nouveau premier ministre conservateur, David Cameron, avait plaidé pour la fermeté en matière d'immigration lors du dernier mois de la campagne électorale pour les législatives.

Il avait notamment promis de ramener le solde migratoire de "centaines de milliers à des dizaines de milliers". Ce solde est actuellement de 170.000 par an.

(...)

samedi 26 juin 2010

Au détriment de l'influence... la vraie

Quatre Français pour rien

AFP

Au G8 et au G20 de Toronto, autour de la table Barak Obama est le seul Américain. Angela Merkel, la seule Allemande. Le premier ministre chinois est lui aussi seul pour représenter son pays. Tout comme l'Indien. Ou encore le Brésilien Lula. Mais les Français, eux, sont en force. Outre Nicolas Sarkozy, trois autres Français ont fait le voyage en cette fin de semaine au Canada et ont droit à la parole. Jean-Claude Trichet, le patron de la Banque centrale européenne. Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI. Et Pascal Lamy qui pilote, lui, l'OMC, l'Organisation mondiale du commerce. La France a donc toutes les cartes en main pour imposer ses vues... Et c'est pourtant exactement le contraire qui va se produire : jamais la voix de la France n'a été aussi peu audible.


Pour cause de mésententes franco-allemandes, Nicolas Sarkozy a été obligé de mettre d'innombrables bémols à sa position de départ. Histoire de se rabibocher avec Angela Merkel. Même chose pour Jean-Claude Trichet, ouvertement contesté par Axel Weber, le gouverneur de la Banque centrale allemande (Buba). DSK est, lui, écartelé entre les États-Unis, partisans d'une relance ,et l'Europe, contrainte par les marchés de jouer la rigueur budgétaire. Quant à Pascal Lamy, il parle sous le contrôle des "émergents", dont la croissance dépasse 6 à 10 % et pour qui les velléités protectionnistes des pays riches sont totalement inacceptables.


Quatre Français autour d'une table... Et un message inaudible. C'est en réalité la rançon d'un orgueil fou. Cette arrogance française qui pousse l'hexagone à imposer partout des présidents, des directeurs, des secrétaires généraux "made in France" à la tête de toutes les institutions internationales. Pour la seule raison que cela ferait partie de la "grandeur" et du rayonnement du pays. Ces dernières années, et le G20 de Toronto en est la suprême illustration, l'obsession des places, la course au siège est devenu l'axe majeur de la politique française. Au détriment de l'influence... la vraie. Celle qui consiste à convaincre les autres par des arguments forts. Quel dommage !

jeudi 24 juin 2010

Un intellectuel camerounais nous parle du Cameroun

Pourquoi les Lions sont si faciles à dompter

Pour l'intellectuel camerounais, Achille Mbembe, l'échec des Lions indomptables a des causes très profondes. Elles tiennent notamment à l'organisation du pays

Achille Mbembe | Le Messager

MONDIAL 2010

Chaque équipe nationale de football est à l'image du pays qu'elle représente, le reflet de sa culture, de ses modes d'organisation et de ses tares. Pour ce qui nous concerne, le constat est simple : tant de potentialités, mais aussi tant de gâchis, sur fonds d'asthénie morale et d'impuissance collective. Cette impuissance, on l'aura étalée aux yeux du monde lors des deux matches qui nous ont opposés au Japon (que nous n'avons jamais battu) et au Danemark (pourtant à notre portée). D'une part, une énorme puissance potentielle, dont on voit bien ici et là quelques éclairs et quelques éclats, mais qui titube, qui bégaie, qui ne s'exprime que sur le mode épileptique. De l'autre, le désordre, la pagaille, l'incurie, les gestes vides de ceux qui sont au bord de la noyade, bref l'auto émasculation. Les causes structurelles de cette auto émasculation collective sont connues de tous, à commencer par celles qui relèvent de la politique et de l'économie.

Il y aura bientôt trente ans, une élite libidineuse s'est incrustée à la tête de l'État. En collusion avec la plupart des forces locales, elle a transformé le pays en l'une des satrapies les plus vénales de tout le continent. Après avoir procédé à une destruction systématique de l'infrastructure morale et éthique de notre société, elle a érigé le vol, la perversité et la transgression en nouvelles normes et coutumes partagées aussi bien par les dirigeants que par leurs sujets. S'en est suivie une "tonton-macoutisation" généralisée des populations, pauvres et riches confondus. Au point où aujourd'hui, la sénilité aidant, l'ensauvagement s'est transformé en culture, en conscience collective et en mode de vie. Tous, on le sait. Et tous, nous sommes impuissants à y remédier. Le Cameroun de 2010 ressemble aux écuries d'Augias - en attente d'un nettoyage radical et d'une rupture nette et sans concession. Car, tant que ce régime de la licence absolue et de la débauche permanente déterminera notre destin, il n'y aura rien à attendre de l'avenir.

Dans une large mesure, il n'y aura donc aucune possibilité de rayonnement mondial du football camerounais en l'absence de changements politiques radicaux. De ce point de vue, le fiasco sud-africain n'est pas seulement une affaire de coach. Certes, ce pauvre Le Guen et ses acolytes - techniciens obtus et tacticiens de second degré - n'ont cessé de tâtonner, de naviguer à vue et d'improviser. Mais comme d'habitude, ils étaient loin de tout contrôler. Bien des ficelles leur échappaient. Ils avaient hérité d'une sélection dont la transition, chaotique, n'avait guère, comme à l'accoutumée, été planifiée. Ils ont vite découvert que l'équipe nationale était un marais infesté de crocodiles. Après l'éclaircie du début [La qualification pour la Coupe du monde], ils ont passé l'essentiel des derniers mois dans la fange. Avant même le coup d'envoi du Mondial, ils étaient déjà empêtrés dans la boue. Emmenés par un capitaine talentueux [Samuel Eto'o], mais égo-narcissique, un brin impétueux et peu porté à la discrétion, les joueurs ont offert un spectacle d'impuissance consommée.

Sonnés par près de trente ans de pourrissement, les Camerounais sont passés maîtres dans l'art de la fraude, de l'improvisation et de la prévarication. Toujours, ils veulent récolter ce qu'ils n'ont pas semé. En lieu et place d'un labeur de longue haleine, ils réclament des miracles et, faute de les obtenir, ils inventent des boucs émissaires. Or, le foot moderne ne connaît ni miracles, ni magie. Seuls comptent l'organisation, la discipline, le travail et la prévision. Il faut donc revenir au point de départ. (...)

mercredi 23 juin 2010

Les populations africaines offrent davantage de diversité génétique que celles d'Asie et d'Europe

GB: lancement d'une étude en Afrique sur le rôle des gènes dans des maladies

Une étude scientifique ambitieuse sur le rôle des gènes dans des maladies contagieuses ou non en Afrique va être confiée à des chercheurs africains, a annoncé mercredi le Wellcome Trust, l'une des plus importantes fondations britanniques, qui finance en partie ce projet.

AFP

Le Projet sur l'hérédité et la santé humaine en Afrique, ou H3 Africa, est un "partenariat ambitieux" entre le Wellcome Trust et les Instituts nationaux américains de la santé (NIH), dont le budget sur cinq ans devrait atteindre 38 millions de dollars (30,91 millions d'euros).

La fondation britannique devrait verser sur cette période 12 millions de dollars et le NIH, qui a déjà débloqué 750.000 dollars, cinq millions.

"L'objectif est de découvrir comment les gènes influencent la façon dont le corps humain réagit à des éléments environnementaux, comme un régime, et les conséquences en matière de risque de maladie", précise le communiqué du Wellcome trust, alors que le premier séquençage du génome humain a été achevé il y aura tout juste dix ans samedi.

H3 Africa va étudier l'influence de la génétique et de l'environnement dans le développement de toute une panoplie de problèmes de santé, notamment du cancer, de maladies cardiaques, du paludisme, du diabète, de la tuberculose, de troubles mentaux.

Soulignant que des recherches précédentes avaient établi que les populations africaines offraient davantage de diversité génétique que celles d'Asie et d'Europe, la fondation a indiqué que le projet pourrait permettre d'identifier des variations génétiques rares qui affectent des patients dans le monde entier.

Et l'identification de nouveaux facteurs génétiques pourrait ouvrir la voie à de nouvelles façons de diagnostiquer des maladies et à de nouveaux traitements, a-t-elle relevé.

L'une des caractéristiques importantes du projet H3 Africa est qu'il sera mis en oeuvre par des chercheurs africains, dans des infrastructures situées sur ce continent (Cameroun, Ghana, Mali, Soudan, Tanzanie, Tunisie).

"Par le passé, de nombreux projets de recherche récoltaient simplement des données en Afrique mais les études étaient menées dans des laboratoires occidentaux", a souligné le docteur Charles N. Rotimi, président de la Société africaine et directeur d'un centre de recherche sur le génome aux Etats-Unis.

"H3 Africa va permettre aux chercheurs africains de mettre en place des compétences pour étudier les populations africaines afin de résoudre des problèmes africains, et nouera des collaborations solides entre les chercheurs africains et ceux d'Europe, des Etats-Unis et d'ailleurs", a-t-il ajouté.

Deux groupes de travail, l'un sur les maladies contagieuses et l'autre sur les non contagieuses, ont été mis en place. Ils devraient se réunir en août à l'université anglaise d'Oxford et à l'automne au Cap.

“Chez ces gens là, la France est un pays de bouffons”

lundi 21 juin 2010

Allemagne: Frontières fermées pour les artistes turcs

”Interdit aux artistes”, titre la Tageszeitung. Le quotidien berlinois rapporte que l’Allemagne mène une politique de visas très restrictive envers les ressortissants turcs. Les mesures gênent particulièrement les artistes, les intellectuels et les professions libérales, dont le pays a pourtant besoin pour les échanges culturels. La Tageszeitung indique par ailleurs que l’UE a posé trois conditions à Ankara pour annuler l’obligation de visas envers ses ressortissants : l’introduction de passeports biométriques, l’acceptation du retour des migrants entrés en Europe par la Turquie (LOL) et la sécurisation de ses frontières avec l’Iran, l’Irak et la Géorgie. (Re-LOL)

”Les Juifs désertent Anvers”

”Les Juifs désertent Anvers”, titre De Standaard. Selon les calculs du quotidien belge, d'ici 50 ans, plus aucun Juif ne vivra dans cette ville. L'antisémitisme pousse de nombreux jeunes Juifs à partir étudier - pour ne jamais revenir- à Londres, New York ou Israël, où ”travailler avec une kippah ne pose aucun problème”. Par ailleurs, il leur est aujourd'hui plus difficile de trouver un travail à Anvers : la communauté juive, qui a perdu sa position dominante dans le commerce des diamants, n'a en effet toujours pas trouvé d'alternative économique. Selon De Standaard, ”seuls les Juifs hassidiques socialement défavorisés restent et ils refusent de s'adapter.”

MONDIAL 2010 • La débâcle de l'Afrique

Cette Coupe monde avait été présentée comme celle des équipes africaines. Elles devaient jouer pour la première fois les premiers rôles. Mais elles ont montré leurs limites dès le premier tour, se désole Le Potentiel de Kinshasa.

Le Mondial 2010, le premier qui se joue sur le continent africain a suscité beaucoup d'espoir avant le coup d'envoi. Beaucoup parmi les férus du ballon rond ont rêvé voir les six sélections du continent qui prennent part à la compétition aller le plus loin possible. Pourquoi pas faire mieux que le Cameroun et le Sénégal qui avaient atteint les quarts de finale. ["Les lions indomptables" en 1990 et "Les lions de la Téranga" en 2002]. Ces deux équipes sont les seules africaines à avoir atteint les quarts de finale. Dix jours après le début du Mondial 2010, le bilan des Africains est très décevant.

(...)

Les Africains ont, quant à eux, beaucoup misé sur leurs stars pour faire la différence. C'est notamment le cas du Cameroun dont tous les espoirs ont été placés en Samuel Eto'o sur qui certains anciens ont, ailleurs, mis la pression avant le coup d'envoi de la compétition [Roger Milla, ancienne vedette de l'équipe a vertement critiqué les performances d'Eto'o en sélection nationale]. Cela ne pouvait pas marcher face à des adversaires disciplinés et appliqués. (...)

mardi 15 juin 2010

Naturalisations

Quelque 108.275 étrangers ont acquis la nationalité française en 2009, soit presque autant qu’en 2008 (107.000), des résultats qui placent la France en tête des pays européens pour l’acquisition de la nationalité.


Sur les 30.000 jeunes étrangers qui acquièrent, chaque année, la nationalité en vertu du droit du sol, 27.000 en font la demande, entre 13 et 16 ans, mais 3.000 l'acquièrent automatiquement et ne l'apprennent souvent que plus tard.

dimanche 13 juin 2010

Peru's minorities battle racism

BBC News, Lima

Peru may be a melting-pot nation, but it has deep-set racial prejudices There is a saying in Peru - "el que no tiene de Inga tiene de Mandinga" - which means every Peruvian has either some indigenous or African blood.

It is an often-quoted proverb used to explain the country's blend of races.

Racial mixing began mixing with the Spanish conquistadors who overran the Inca Empire in the 16th Century, and continued with successive waves of African slaves, indentured Chinese labourers and migrants from Japan and Europe.

The phrase speaks of a melting-pot nation but does not hint at Peru's deep-set prejudices.

The country has socio-economic gaps along race lines and its inherent, if subtle, discrimination can mean an indigenous woman may only ever work as a maid; a black man may only ever aspire to be a hotel doorman.

This is the kind of everyday racism which dictates the lives of many Peruvians.

Reinforced stereotypes

Perhaps the biggest obstacle to ending this racism is the fact that it is simply seen as a joke.

Daniel Valenzuela foresees a day when Peru has a black president Complain and people will chide you and ask: "Where's your sense of humour?"

And, by and large, most Peruvians don't complain; they just go along with it.

Racial stereotypes are reinforced on a daily basis in the media. Tabloid newspapers use crude sexual innuendo to describe a black congresswoman in a way they would not dare refer to a white member of parliament.

They compare a black footballer to a gorilla when he loses his temper on the pitch.

And on prime-time Saturday night television, the country's most popular comedy programme abounds with racial stereotypes with which the audience are so familiar they scarcely question what they are watching.

Temporary suspension

But in April, something changed.

One of Peru's main channels, Frecuencia Latina, suspended a popular comedic character called El Negro Mama - a grotesque caricature of a black man, played by an actor wearing a prosthetic nose and lips with a blackened face.

The channel pulled the character after the threat of legal action from Lundu, an African-Peruvian civil rights organisation led by campaigner Monica Carrillo.

In a statement, the channel accepted the character may have been offensive to some viewers.

But it refused to suspend a stereotypical depiction of an indigenous Andean woman - La Paisana Jacinta - despite complaints of racism, saying the character had "evolved".

Racial stereotypes, however, die hard.

Ms Carrillo became the target of an abusive counter-campaign using social networking sites to call for El Negro Mama to be reinstated. And after little more than a month's absence, the character was back on the air by popular demand.

Frecuencia Latina declined the BBC's request for an interview.

Few options

Like many Peruvians, Daniel Garcia cannot see what all the fuss is about.

"Here in Peru we poke fun at all races," said the middle-class lawyer and father-of-three.

"I have black friends who laugh at El Negro Mama. I don't see the character and think all black people are like that; that they walk in a simian way, that they are thieves.

Peru was the region's first country to apologise for centuries of prejudice "On the programme they also imitate two old white upper class women, but you don't see them going out onto the streets and protesting, because they understand that it's just TV.

"If you don't like it, you can change the channel!"

But for most black Peruvians, who make up around 10% of Peru's 29.5m population, there is little they can do to change their options.

The majority are trapped in poverty and lack opportunities: Indigenous and African-descendants in Peru earn 40% less than mixed-race people, says Hugo Nopo.

The co-author of Discrimination in Latin America: An Economic Perspective, he explains that this is a trend across Latin America.

Peru lies somewhere in the middle - better than Brazil but worse than Ecuador, for example - in terms of wage differences along race lines.

In El Carmen - one of the historic population centres of African-Peruvians, 180km south of Lima - Carmen Luz Medrano said that when she was at school, the teachers said "blacks" could only think until midday.

"I had to work twice as hard to get good marks," said Ms Medrano, who now works with children in El Carmen.

"The girls I teach can still get racist comments from the teachers, but now they're better prepared to respond.

"They're not the same submissive kids who used to bow their heads and take it as we did."

Dapper poet

But in tough Lima neighbourhoods like La Victoria, it is harder to shake off the racial stereotypes, said Cecilia Ramirez, director of the Peruvian Black Women's Development Centre.

Black is associated with all that's bad and negative
Cecilia Ramirez

Peruvian Black Women's Development Centre
"The hardest thing about being black in Peru is seeing how our children are discriminated against and how this affects their identity and their self-esteem to the point that they want to deny their own race," she said.

"Black is associated with all that's bad and negative."

African-Peruvians have much to be proud of. Their music and dance, food and religious festivals have left their mark on Peruvian culture.

African-Peruvians also took to a poetic style known as decima, a form which was exemplified in the work of Afro-Peruvian poet Nicomedes Santa Cruz.

Daniel Valenzuela demonstrated this form eloquently, articulating the verse's rhyme and meter.

A dapper young man wearing pinstripe trousers high on his waist, polished black shoes and a white cloth cap, he was optimistic about the future for ethnic minorities in Peru.

"The day will come when there's a black president in Peru - just like Obama in the US - and he's going to make some big changes," he said.

Change now

Last November, Peru became the first country in the region to apologise to its African-descended population for centuries of abuse, exclusion and discrimination.

Yet the country is considered one of the most backward nations in the Americas when it comes to legislation against racism, and promoting equal opportunities.

"In the fight against racial discrimination we've come up against certain limits," said Mayta Capac Alatrista, director of the Institute for the Development of Andean, Amazonian and Afro-Peruvian Peoples.

"It's difficult to sanction a particular media outlet... as it's difficult to identify who's at fault. A letter of complaint can often serve a moral sanction."

While Lundu and other Afro-Peruvians movements welcome the state apology they agree they cannot wait for the state to take concrete action.

"We can't wait for another generation. We need a change right now", said Ms Carrillo.

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Le ventre des femmes, noué et instrumentalisé

Elles s’appellent Aurelia, Yoni ou Lorenza et on a pris leur ventre. Comme des centaines de milliers de paysannes péruviennes, ces femmes ont été ligaturées. Lorsqu’elle entend cette histoire, Mathilde Damoisel commence à fouiller. Aujourd’hui, le documentaire qu’elle a réalisé lève le voile sur le faisceau de circonstances qui ont permis une telle campagne.

Ces femmes parlent mais ne vivent plus. La caméra les saisit à peine dans leur quotidien, et préfère privilégier la libération de la parole. Elles font face, dignes mais brisées pour certaines, toutes victimes d’une politique eugéniste froidement élaborée à la veille du XXIe siècle. A l’époque, le président du Pérou s’appelle Alberto Fujimori. Avant d’être condamné pour de multiples scandales financiers, il a réussi à séduire les organisations féministes mais aussi des bailleurs de fonds internationaux pour développer une grande campagne en faveur du planning familial, afin que les «femmes redeviennent maîtresses de leur destin». Séduisant. Mais Fujimori est un type qui n’a pas froid aux yeux. Mathilde Damoisel a récupéré des documents accablants, attestant la mise en place de quotas. Des festivals de ligature sont organisés dans les campagnes, l’opération étant présentée comme une alternative sûre et surtout gratuite aux autres moyens de contraception. Le corps médical embraye : entre 1995 et 2000, 331 600 femmes sont ligaturées, 25 590 hommes vasectomisés. Au fait, ce ne sont pas des urbaines style Barbara Gould, plutôt des Indiennes des hauts plateaux, faiblement éduquées, paysannes et pauvres.

Le programme péruvien est payé par l’Agence américaine pour le développement international à hauteur de 30 millions de dollars.
Il est soutenu par des associations certaines que le nombre est la cause de tous les maux. «La démographie est la chose la plus simple à invoquer pour expliquer le désordre du monde, confie Mathilde Damoisel, car il est plus facile de dire qu’il y a trop de monde que de chercher comment partager les terres, la production, les richesses…»

http://www.liberation.fr/medias/0101639367-le-ventre-des-femmes-noue-et-instrumentalise

samedi 12 juin 2010

Une étude confirme l'origine géographique des Juifs

Agence France-Presse


Des recherches sur la génétique des populations humaines ont montré que les Juifs partagent une proximité génétique avec les Chypriotes et les Druzes et confirmé que les Juifs de la diaspora ont maintenu une forte continuité génétique malgré l'éloignement, selon une étude publiée mercredi.

Ces travaux que publie en ligne la revue scientifique britannique Nature font partie d'une plus large exploration des migrations humaines en se basant sur d'infimes différences dans les séquences d'ADN.

«Nous avons trouvé la preuve que les communautés juives sont originaires du Proche-Orient», a déclaré Doron Behar (Rambam Health Care Campus, Haïfa, Israël) qui a dirigé ces recherches auxquelles ont participé des experts de huit pays.

«Nos découvertes génétiques concordent avec les données historiques», a-t-il souligné.

Elles ont pour base des échantillons d'ADN de 121 personnes vivant dans 14 communautés juives de différentes parties du monde: Israël, Afrique du Nord, Europe, Asie centrale, Inde.

Ils ont été comparés à ceux de 1166 personnes de 69 populations non-juives, y compris celles de pays ou régions où vivent des communautés juives.

Les chercheurs ont également inclus des données génétiques issues de l'analyse de 16.000 échantillons de chromosomes Y masculins et d'ADN mitochondrial transmis uniquement en ligne maternelle.

Leur objectif était de repérer des combinaisons d'infimes variations des séquences d'ADN appelées SNP (single nucleotide polymorphisms) servant de marqueurs pour distinguer différents groupes humains, voire retracer leurs migrations.

L'étude a confirmé que le Proche-Orient ou Levant était la région dont sont originaires les Juifs, comme le décrivent les anciens textes hébreux.

Elle montre aussi que les motifs de SNP des Juifs s'avèrent plus proches de ceux des Chypriotes et des Druzes que de ceux d'autres populations du Proche-Orient.

Les Juifs de la Diaspora, fortement liés par des traditions sociales, culturelles et religieuses, ont généralement maintenu une forte continuité génétique, malgré l'introduction à un degré plus ou moins grand d'ADN de populations du pays hôte, selon l'étude.

Dans les populations non-juives, les marqueurs SNP ont confirmé une relation de proximité parmi les Bédouins, les Jordaniens, les Palestiniens et les Saoudiens.

Ces marqueurs, qui ne concernent pas les gènes eux-mêmes, mais d'autres segments d'ADN, ne peuvent définir aucune différence en termes de santé, d'intelligence ou d'aptitude, soulignent les chercheurs.

M. Behar a relevé qu'il serait consterné si ses travaux étaient utilisés de manière détournée pour définir «qui est juif». «Il est très important pour moi de relever, en tant que scientifique, que la génétique n'a rien à voir avec la définition de l'identité juive», a-t-il insisté.

jeudi 10 juin 2010

Banana Brasil: Update: "Le Brésil s’est tiré une balle dans le pied"

En votant le 9 juin à l'ONU contre les sanctions imposées à l'Iran, le Brésil a commis une erreur lourde de conséquences pour son avenir, affirme l'expert brésilien des relations internationales Heni Ozi Cukier.

Lors du vote au Conseil de sécurité de l’ONU, le 9 juin, 12 membres se sont prononcés pour de nouvelles sanctions contre l’Iran, le Liban s’est abstenu et le Brésil et la Turquie ont voté contre. Comment analysez-vous ce vote ?

Heni Ozi Cukier La position du Brésil est étrange, à contre-courant de ce qui se passe dans le monde. Même les pays alliés de l’Iran [la Russie et la Chine] ont pris position pour les sanctions. Le Brésil et la Turquie sont entrés dans la discussion sans en comprendre véritablement les enjeux. Cette discussion dure depuis plus de dix ans, ils n'y ont pas participé. Ils n’ont rien apporté pendant ces dix années et, tout d'un coup, les voilà qui clament publiquement : "Nous avons résolu le problème, c’est réglé” !
En fait, le Brésil a réussi à faire le plus difficile : mettre d’accord les cinq membres permanents [du Conseil de sécurité]. Son attitude a permis à la Russie et à la Chine de changer d’avis face à un Conseil qui perdait sa crédibilité. Il est bien clair désormais que l’accord brésilien [signé avec l’Iran] n’a aucune valeur et que le Brésil s’est trompé.(...)


Le Brésil et la Turquie ont-ils fait preuve de naïveté ?

Je n’arrive pas à imaginer qu’il puisse s’agir de naïveté, parce qu’entre pays il n’existe pas d'amitié, il n'y a que des intérêts. Je pense que cela a été une grave erreur. Les deux pays ont voulu être leaders sur une question sans en avoir la capacité.

Ce manque de capacité est-il dû à un manque d’expérience au sein du Conseil de sécurité ?

Oui, et aussi à un manque de sérieux sur la question et à un manque de suivi du sujet. Comment le Brésil peut-il relativiser une règle aussi claire ? Une règle à laquelle le Brésil lui-même se soumet en tant que signataire du traité de non-prolifération nucléaire et qui permet aux inspecteurs de venir ici faire leur travail. Or l'Iran ne le leur permet pas : alors, comment le Brésil peut-il défendre l'Iran ?

Comment le Brésil va-t-il se sortir de ce "feuilleton", après avoir insisté pour conclure un accord rejeté et après avoir voté contre les sanctions ?

Je dirais que le Brésil a amoindri ses chances d’obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Les pays qui sont actuellement favorables à ce projet sont la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Ce sont les alliés naturels du Brésil, les pays avec lesquels il partage les valeurs démocratiques, le respect des droits de l’homme et celui des traités internationaux. Autrement dit, en soutenant l’Iran, le Brésil va à contre-courant de tout ce qu’il est par essence et de ce qu'il essaie d'obtenir politiquement, c'est-à-dire le siège de membre permanent.

Note :Heni Ozi Cukier est professeur de relations internationales à l'Ecole supérieure de publicité et de marketing (ESPM) et spécialiste de la résolution de conflits internationaux. Il a travaillé pour l’ONU et l'Organisation des Etats américains (OEA). Il s’occupe actuellement de projets de développement durable.


http://www.courrierinternational.com/article/2010/06/10/le-bresil-s-est-tire-une-balle-dans-le-pied

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Charles De Gaulle: "o Brasil não é um país sério".

Rendre les oeuvres d'art ? Aberrant !

Par Jean Pierrard

Exiger des musées européens la restitution de chefs-d'oeuvre, c'est insulter à la fois l'histoire et la géographie.

Pas un jour sans que l'on réclame une oeuvre à cet Occident que certains trouvent décidément haïssable... Il y a quelques semaines, encouragée par Zahi Hawass, le très nationaliste patron des antiquités égyptiennes, une campagne de presse exigeait, entre autres, le retour au Caire du célébrissime buste de Néfertiti. Désormais figure de proue du Neues Museum de Berlin, n'ayant rien perdu de sa fraîcheur et de ses couleurs, cette effigie en calcaire, vieille de près de 3.500 ans, représentant l'épouse du pharaon Akhenaton (Aménophis IV), est devenue l'une des icônes culturelles de l'Allemagne, à côté de tel tableau de Dürer ou de Manet. Dans l'immédiat après-guerre, le déplacement et l'exposition de cet "unicum" avaient été perçus par beaucoup d'Allemands comme le signe d'un retour à la paix et à une vie normale.

Pourquoi l'Allemagne devrait-elle restituer une oeuvre découverte par l'un de ses archéologues et sortie d'Égypte au début du XXe siècle dans les mêmes conditions que des milliers d'autres ? Et si on remet en question l'acquisition de Néfertiti, pourquoi ne pas faire de même avec la Vénus de Milo , achetée par un diplomate français, le marquis de Rivière, à un paysan de l'île grecque de Milo, alors sous domination turque, dont le terrain jouxtait, qui plus est, la résidence d'un prince de Bavière ? Personne en France, aujourd'hui, n'aurait l'idée de réclamer aux États-Unis les vestiges médiévaux acquis un peu partout dans l'Hexagone à la fin du XIXe siècle, qui font maintenant l'orgueil des cloisters , à New York, ou du musée de Philadelphie.

Allers-retours

Considérable depuis la Renaissance, l'intérêt pour l'art grec et ses copies romaines avait été stimulé, il est vrai, depuis le milieu du XVIIIe siècle par les découvertes archéologiques de Pompéi et d'Herculanum. Après 1800, les grands musées, qui viennent d'être créés, rêvent tous d'accueillir ces sculptures mythiques, remarquées par Pline ou Pausanias, surgies de leurs gangues de terre comme des diamants, après un sommeil de près de deux mille ans.

Environ deux décennies avant la découverte de la Vénus de Milo , l'ambassadeur de Grande-Bretagne auprès de la Sublime Porte, lord Elgin, n'avait-il pas arraché au Parthénon la plupart de ses reliefs, frises et métopes ? La Grèce n'ayant pas encore conquis son indépendance, c'est à Constantinople que lord Elgin demanda les autorisations pour détacher les marbres et les mettre à l'abri d'un musée, en Grande-Bretagne. Au British Museum, les oeuvres attribuées à Phidias allaient trouver un écrin certainement plus protecteur que celui offert par un monde ottoman réputé peu favorable aux images de dieux païens.

La polémique autour de la "propriété" des trésors déplacés ne date pas d'hier. On ne connaît que trop les ventes forcées de toiles italiennes sous la pression des envahisseurs français et les allers-retours de chefs-d'oeuvre entre la France et l'Italie. Volés à Byzance par les Vénitiens lors de la quatrième croisade, les chevaux de Saint-Marc sommaient, au début des années 1800, l'arc de triomphe du Carrousel aux Tuileries. Après Waterloo, le congrès de Vienne (1815) les rendit à une Italie sous domination autrichienne, suscitant, au passage, les plaisanteries d'un original anglais, le major Frye : "Qui sait si les chevaux ne sont pas destinés à retourner un jour dans leur pays d'origine, la Grèce, peut-être sous des auspices russes ?"

Universalité

Les réclamations au sujet des frises du Parthénon par une opinion grecque volontiers oublieuse des étagements successifs de l'histoire et des désordres liés à la libération de leur pays ne sont donc pas si neuves que cela... Au Louvre, qui conserve une partie de la frise et deux métopes sculptées du Parthénon, ces revendications nationalistes sont accueillies avec détachement. "Un musée est d'abord la vitrine de la beauté du monde, l'art dépassant l'idée de milieu dans lequel il est né", souligne le patron des antiquités grecques et romaines du Louvre, Jean-Luc Martinez, en insistant sur la notion d'"universalité", raison d'être de tous les grands musées du monde.

Un raisonnement que le bouillant Zahi Hawass, vice-ministre égyptien de la Culture, entend avec difficulté. Galure de cuir à la Indiana Jones, formules frappées au coin du marketing américain - conférences fracassantes et souvent payantes... -, cet archéologue ne cesse de réclamer le retour en Égypte d'un certain nombre de pièces, sans être toujours soutenu en haut lieu. Certes, il a déjà pu récupérer quatre morceaux d'un décor peint acheté par le Louvre et rendu en grande pompe par Nicolas Sarkozy : les pièces, ce que le Louvre ignorait au moment de l'achat, étaient récemment et illégalement sorties d'Égypte.

Offrande

Pour le reste, les déclarations de cet archéologue formé outre-Atlantique, volontiers fanfaron, laissent surtout deviner une certaine exaspération vis-à-vis des vieilles nations européennes comme la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie, très présentes depuis longtemps le long du Nil. L'Indiana Jones cairote serait pourtant bien inspiré de se rappeler ce que l'Égypte doit à l'archéologie française, en particulier à Auguste Mariette (1821-1881), qui a fondé, sous l'autorité du gouvernement égyptien, l'actuel musée du Caire et ses collections, et interdit toute sortie d'objet réputé unique. C'est grâce à ces principes que le trésor de Toutankhamon est resté en Égypte. Nasser fut le premier à comprendre le désintéressement des archéologues français. Le raïs insista personnellement, rappelle, avec malice, Guillemette Andreu-Lanoë, directrice du département des antiquités égyptiennes au Louvre, pour que les archéologues français reviennent sur les chantiers de fouilles de Karnak.

L'Égypte moderne est loin d'avoir toujours eu à l'endroit de l'Occident le comportement suspicieux de Zahi Hawass. Si, à New York, le visiteur du Metropolitan Museum peut rêvasser de façon charmante devant le petit temple de Dendour (15 après J.-C.), c'est parce qu'il a été offert par l'Égypte en remerciement de l'aide apportée par les États-Unis lors du pharaonique déménagement d'Abou Simbel. De la même façon, l'Égypte a offert à la France un buste colossal d'Akhenaton, aujourd'hui au Louvre.

Accord et légitimité

S'il est légitime de faire la chasse aux nombreux objets d'art volés ou sortis illégalement, il paraît difficile de remettre en question le statut d'oeuvres acquises dans des contextes historiques et géopolitiques aujourd'hui disparus. Les problèmes nés du rétrécissement progressif de l'Empire ottoman ne concernent pas seulement la Grèce, mais aussi le Moyen-Orient. À l'époque des premières fouilles archéologiques dans la région, ni la Syrie, ni la Jordanie, ni l'Irak n'avaient d'existence politique. Il suffit d'être attentif aux circonstances ayant précédé la découverte de certaines sculptures fameuses, par exemple le Code d'Hammourabi (lire notre article), pour comprendre qu'autour du Tigre et de l'Euphrate, la valse des populations et des cultures n'a jamais cessé depuis le néolithique.

Signée en 1970 sous l'égide de l'Unesco, une convention internationale rend en principe impossibles les recours pour les oeuvres acquises avant cette date. Cet accord n'en a pas moins supporté des exceptions, comme le contentieux lié aux exactions commises durant la Seconde Guerre mondiale. L'Italie a rendu en 2003 à l'Éthiopie l'obélisque d'Aksoum, volé en 1937 par Mussolini lors de son expédition africaine. Les biens dérobés par les nazis ont la plupart du temps été restitués à leurs propriétaires, grâce en particulier à ces monuments men issus de l'armée américaine. Un livre (1) raconte leurs recherches, dès 1945, jusque dans les mines de sel allemandes et autrichiennes, où les oeuvres avaient été stockées. Il souligne aussi le rôle remarquable de Rose Valland, signalant que les musées français, dans ce domaine, ont fait leur devoir.

De même, depuis quelques années, s'est-on penché sur le problème des "restes humains". La tête maorie conservée par le Museum de Rouen et réclamée par la Nouvelle-Zélande a provoqué un fiévreux débat. Finalement, le 4 mai, c'est une loi qui a autorisé la restitution de seize crânes à Auckland. Ces morts sans sépulture, appartenant à des sociétés souvent décimées, choquaient, on le comprend. Que leurs descendants directs réclament leurs "restes", quoi de plus légitime ? À condition qu'on puisse établir un lien entre les morts et ceux qui les réclament. Sinon, quid des innombrables momies qui circulent dans le monde ?

http://www.lepoint.fr/culture/2010-06-10/polemique-rendre-les-oeuvres-d-art-aberrant/249/0/465384

Breyten Breytenbach

L'écrivain afrikaner et compagnon de Mandela fait le bilan de l'après-apartheid et confie ses craintes et espoirs

Le Nouvel Observateur . - Dans votre nouveau livre, «le Monde du milieu», vous publiez une lettre à Mandela pour ses 90 ans en 2008. Lors de son arrivée au pouvoir, en 1994, vous lui aviez déjà écrit une lettre ouverte en soulignant que «votre loyauté revêtirait la forme d'une opposition vigilante». Qu'est-ce qui a changé en Afrique du Sud entre vos deux lettres ?

Breyten Breytenbach. - La déception est à la mesure de mes propres illusions. Il y a une grande amertume face à ce que l'ANC (Congrès national africain), le parti au pouvoir, est devenu. La situation est pire qu'il y a quinze ans, quand nous avions le coeur plein d'optimisme et que nous croyions à un changement vers la justice sociale et économique. Nous pensions pouvoir faire vivre cette notion de Nelson Mandela de «nation arc-en-ciel»; c'est-à-dire mener à terme ce processus, représenté par l'ANC, de promotion d'une véritable nation sud-africaine, forcément hybride puisque formée de composantes très diverses. Mais ce processus a été interrompu, non tant par Mandela que par son successeur, Thabo Mbeki. Cependant, même si Mandela a quitté la scène politique, il est toujours identifié totalement à l'ANC Il avait bien dit un jour que la première chose qu'il ferait une fois arrivé au ciel serait de demander où il faut s'inscrire à l'ANC. Depuis 1994 et l'arrivée au pouvoir de l'ANC, beaucoup de choses ont changé, bien sûr. On a vu l'ascension d'une génération d'hommes politiques, et surtout la participation d'une population auparavant exclue de toute forme d'activité politique légale et économique aussi, dans une certaine mesure. Mais on a en même temps assisté à la détérioration des institutions, à la montée de la corruption à grande échelle et à la multiplication des promesses économiques et sociales non tenues. Le gouffre qui sépare les riches et les pauvres est devenu plus profond qu'il y a quinze ans. Avec cette différence que, parmi les riches, se trouvent aujourd'hui beaucoup de cadres de l'ANC.

N. O. - Dans cette dernière lettre à Mandela, vous écrivez «la façon obscène dont on a fêté ses 90 ans» et dénoncez la violence, les vols, les viols, la poursuite du racisme, l'absence de morale publique... Un terrible constat. Comment en est-on arrivé là ?

B. Breytenbach - C'est la grande question que beaucoup de Sud-Africains se posent. Nous serions-nous à tel point trompé sur la qualité morale du mouvement de libération et de ses responsables ? Est-ce que le pays était finalement un cadeau empoisonné pour ceux qui en ont hérité ? On évoque rituellement la «libération de l'Afrique du Sud», mais celle-ci ne s'est pas déroulée de façon classique : il n'y a pas eu de Grand Soir ni la fin d'une guerre. Notre libération a été le résultat d'un long processus, qui d'ailleurs garantissait la continuation du même Etat. Ce qui pose encore de nombreux problèmes, puisqu'un certain nombre d'anciens responsables et criminels de guerre notoires sont encore protégés par l'Etat. Par ailleurs, le pays était probablement plongé au moment de l'arrivée au pouvoir de l'ANC dans un désordre beaucoup plus profond qu'on ne le croit. L'ANC a-t-il alors failli à sa mission ? Plusieurs facteurs ont joué simultanément. Quand on a voulu changer les institutions de l'intérieur, il fallait bien remplacer des fonctionnaires par de nouveaux. En faisant cela, on s'est privé énormément de compétences. Aujourd'hui, par exemple, il paraît que 60% des municipalités du pays seraient en faillite, essentiellement à cause de l'incurie des nouveaux gestionnaires locaux. On peut dire tout le mal qu'on veut des anciens cadres administratifs, mais ils étaient le produit d'une caste d'apparatchiks qui géraient relativement bien le pays. D'ailleurs, l'ANC a hérité d'une bonne infrastructure, avec ses routes, écoles, universités, hôpitaux...
Mais derrière tout ça il y a des raisons d'ordre culturel ou psychologique plus difficiles à identifier. L'ANC est une très ancienne organisation qui a énormément souffert pendant ses années de clandestinité, où elle connut l'isolement, les traques perpétuelles et l'obsession d'être infiltrée. Dans son ADN, il y a une forte composante de victimisation, presque paranoïaque. Encore aujourd'hui, dès qu'elle est critiquée, elle riposte immédiatement en disant : «Vous ne pouvez pas comprendre ce que c'est que d'avoir été dans la résistance pendant si longtemps et d'avoir tant souffert pour libérer le pays.» Il y a aussi ce mythe persistant de l'ANC : cette organisation qu'on appelle «la Tente» (the Great Tent ou la Grande Eglise) et qui regroupait toutes les tendances anti-apartheid. Ca allait de la gauche (même la gauche du Parti communiste) jusqu'aux milieux les plus traditionalistes du pays. D'où la revendication impérieuse d'une unité qu'il fallait préserver par tous les moyens. La solidarité au sein de l'ANC prime sur toute autre considération. Et lorsque certains de ses cadres, dont Jacob Zuma, aujourd'hui président, sont accusés de corruption, il est presque impossible pour l'ANC de trouver de l'intérieur la force morale nécessaire pour nettoyer ses propres écuries. Cela a donné lieu à une espèce de généralisation de l'impunité. Et quand on est pris sur le fait, au lieu d'être démis de ses fonctions, on est simplement «redéployé» ailleurs. On appelle ça le «déploiement des cadres». Résultat : un tiers du comité exécutif de l'ANC est constitué de gens soit inculpés, soit qui ont été inculpés pour des méfaits graves, fraude, vol d'argent, détournement de fonds publics... C'est la raison pour laquelle on a aboli cette section spéciale des Scorpions qui avait été créée justement pour traquer les crimes économiques. On vient de signer il y a quelques mois son arrêt de mort parce que trop de responsables ANC étaient impliqués. Nous sommes de fait dans un Etat de parti unique, avec tous les risques de «dérive totalitaire» que cela implique.

N. O.- Jacob Zuma vient d'être élu président le 6 mai après la victoire de l'ANC aux élections le 22 avril avec 65,9% des suffrages. Jacob Zuma a été acquitté du viol dont il était accusé, et les poursuites pour corruption dont il était l'objet ont été abandonnées. Que pensez-vous de lui ?

B. Breytenbach. - Je ne l'ai rencontré qu'à deux ou trois reprises. C'est un homme charismatique. Un vrai traditionaliste, très fier du soutien de la communauté zouloue et d'être polygame et grand danseur traditionnel. Son passé est riche. Il a connu les prisons, l'exil et les épreuves de la résistance. Mais il y a une zone d'ombre liée à ses responsabilités à la tête d'un organe interne de sécurité de l'ANC Il a été conduit à réprimer très durement les tentatives d'infiltration de l'ANC, surtout dans les camps en Angola. Il y a un certain nombre de faits sur lesquels on a jeté un voile. Par exemple, le frère de l'actuel président du Conseil constitutionnel a été exécuté par l'ANC à l'époque où Zuma en dirigeait la sécurité. Certaines personnes torturées par l'ANC disent que Zuma y aurait participé... Ca fait partie de l'histoire très complexe d'un homme qui a lutté dans des circonstances difficiles. Alors va-t-il être à même d'unifier le pays ? Les premiers signes sont encourageants. Il est allé à la rencontre de toutes les composantes du pays. Il a pris langue avec les métis, les Indiens, les milieux d'affaires, les Afrikaners... Est-ce que ça veut dire qu'il va reprendre le bâton de «batteur de nation» de Nelson Mandela ? Il l'affirme. Mais ne va-t-il pas être le prisonnier de ceux qui l'ont porté au pouvoir ? Car il ne faut pas oublier qu'il a bénéficié d'une révolte interne à l'ANC, essentiellement soutenue par les syndicats et par le Parti communiste sud-africain. Ne sera-t-il pas obligé de donner un coup de barre à gauche, et quelles en seraient les conséquences pour l'économie du pays ? Il y a un certain nombre de tensions, qu'il est en train de gérer au sein même de son conseil des ministres et au sein de son parti, qui ne sont pas très claires. Ne sera-t-il pas ligoté par la nécessité de passer des compromis entre ces différentes factions ? Il n'est plus tellement jeune, et il semble difficile qu'il brigue un second mandat. Peut-être finalement ne sera-t-il qu'une figure de transition ?

N. O. - Vous avez connu l'exil après avoir épousé une Eurasienne et été accusé de crime en vertu de l'«Immorality Act» et du «Mixed Marriages Act», qui interdisaient les relations sexuelles et les mariages interraciaux. Vous avez fondé Okhela, une organisation anti-apartheid, puis été condamné en 1975 après votre retour clandestin en Afrique du Sud à neuf ans de prison (vous y avez passé sept ans, dont deux en isolement). Devant la situation actuelle, le résistant que vous êtes éprouve-t-il de la désillusion ou plutôt de la colère ?

B. Breytenbach. - Il m'est difficile de continuer d'être en colère parce que ça suppose qu'on ait encore les moyens de pouvoir en faire quelque chose. J'ai très fortement le sentiment - et je ne suis sûrement pas le seul - d'être marginalisé. Mais c'est tout à fait normal. Après tout, il y a une autre génération sud-africaine qui a déplacé le centre de gravité. Autrefois, quand quelqu'un comme moi, blanchâtre d'origine afrikaner, était dans la résistance, il avait une possibilité réelle de peser sur l'état d'esprit de ceux qui étaient au pouvoir puisqu'ils tenaient beaucoup à leur propre identité d'Afrikaner. Ils justifiaient leur pouvoir par leur différence, et en particulier par celle de la langue, l'afrikaans, à laquelle ils étaient très attachés. C'est une époque révolue. Ma voix ne compte strictement pour rien dans l'ANC aujourd'hui. On calcule grossièrement qu'il y avait 5 millions de Blancs dans le pays (et encore, quand on dit «Blancs» on inclut les métis clairs) à la fin de l'apartheid. Il y en a peut-être 1 million qui sont déjà partis. Donc 4 millions sur 47 millions de la population, environ 10%, c'est peu. Je n'ai pas du tout l'impression d'avoir la possibilité de mêler ma voix à celle de la majorité. Il n'y a pas non plus, d'ailleurs, un foyer dans lequel on peut se faire entendre au sein même des Afrikaners. On est à couteaux tirés parce qu'on règle d'anciens comptes. Bref, ça va dans tous les sens, il y a énormément de sentiment de colère, de rejet, d'abandon... Si on regarde la situation, pour quelqu'un comme moi, où serait l'endroit pour intervenir d'une façon utile ? Je n'en vois pas. Mais ce constat n'est pas forcément définitif.

N. O. - Dans «le Monde du milieu», vous vous revendiquez comme un «bâtard africain». N'êtes-vous pas un homme au milieu du gué ? Avec le poids du passé et de la colonisation, quelle place peut avoir un Blanc en Afrique aujourd'hui ?

B. Breytenbach. - J'aurai deux réponses tout à fait contradictoires. Ma première serait que, finalement, le Blanc n'a pas sa place en Afrique. Parce que sa présence n'était au fond qu'un intermède lié à l'histoire coloniale. Et d'une façon, générique ou biologique, ce n'est pas notre place. Encore que ça aille contre le courant de l'histoire, parce que le monde est devenu un tel va-et-vient de migrations. Je me sens pourtant aussi pleinement un citoyen africain. Mais presque par défaut, dans le sens où je sais bien, quand je suis en Europe, que je ne suis pas européen; que quand j'enseigne une partie de l'année aux Etats-Unis, je ne pourrais jamais devenir américain. Je sais très fortement (et je ne cherche pas forcément à savoir pourquoi) que je m'identifie toujours à l'Afrique dès qu'il y a un conflit entre le continent africain et le reste du monde.(...)


Poète, peintre, romancier, Breyten Breytenbach est né en Afrique du Sud. Il dirige depuis des années à Gorée, au Sénégal, un institut de recherche panafricain pour le développement de la culture et de la démocratie. Il est l'auteur de nombreux livres dont «Une saison au paradis». Il vient de publier chez Actes Sud un recueil d'essais : «le Monde du milieu».


http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/les-debats/085975/afrique-du-sud-la-grande-desillusion.html

mercredi 9 juin 2010

Pourquoi les françaises sont-elles plus sexy que les anglaises?

Slate

Si les Français le disent, ils peuvent être taxés d'anti-British. Quand les Anglais le disent, on peut les soupçonner de manque d'élégance. Mais quand c'est une Anglaise qui se le demande... Le débat? Pourquoi les Françaises sont-elles plus sexy que les Anglaises? C'est Kate Carter, du Guardian qui se lance dans l'explication.

Si l'article ne donne pas vraiment de réponse à la question, il nous raconte sans scrupules ce qui se dit outre-Manche. D'après la journaliste, rien n'illustre mieux le décalage France-Angleterre que le monde de la lingerie. Et pour preuve le mot lingerie. Un mot français, sans équivalent en anglais.

"Notre gêne est telle qu'on a même pas été capable d'inventer notre propre mot."

Et quand les designers anglais s'aventurent à dessiner de la lingerie sexy, à quels noms pensent-ils? Agent provocateur, Coco de mer. La langue française, garantie de la classe?

Il faut dire que les Françaises mettent les moyens nécessaires pour conserver leur titre. On apprend que nous dépensons 20% de leur budget mode en lingerie –«à peu près l'équivalent de ce que les Anglaises dépensent en chips au sel et au vinaigre», s'amuse l'auteure.

L'article rappelle aussi l'existence d'une quantité de livres qui conseillent aux rosbifs –c'est Kate Carter qui emploie ce mot– des pistes pour imiter les Françaises, et nous donne bien envie de mettre les pieds dans une libraire pour y trouver Comment les Françaises font-elles pour manger aussi gras et rester minces.

Les Anglaises moins sexy, mais aussi moins préoccupées par leur vie sexuelle? Une étude de 2007 du Journal Européen de Gynécologie montre que 33% des femmes anglaises de 40 à 50 ans pensent qu'une vie sexuelle active n'est pas importante, alors que les Françaises du même âge ne sont que 10% à penser la même chose.

Face à tous élements, le constat du Guardian est sans appel:

"Mais que peuvent faire les Britanniques quand à un appel de l'Association des Maires de France en 1999 pour une nouvelle égérie de Marianne, la France propose Laetitia Casta, pour succèder à Brigitte Bardot et Catherine Deneuve... alors que nous n'avons qu'un bouledogue baveux ? "

dimanche 6 juin 2010

Israël: manifestation à Tel-Aviv contre la poursuite de l'occupation

C'est pas dans un pays arabe qu'on verrait ça!
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AFP

Des milliers d'Israéliens, juifs et arabes, ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv à l'appel d'organisations de gauche contre la poursuite de l'occupation des territoires palestiniens, à l'occasion du 43e anniversaire de leur conquête en 1967, selon un journaliste de l'AFP.

Plus de 7.000 manifestants ont défilé dans le centre de Tel-Aviv, dénonçant un "gouvernement qui coule Israël au lieu de naviguer vers la paix", en allusion à l'assaut meurtrier de la marine israélienne contre la flottille d'aide venue briser le blocus israélien de Gaza qui a fait neuf morts civils lundi.

Des incidents se sont produits avec un groupe de quelques dizaines de contre-manifestants d'extrême droite: une grenade fumigène a été lancée contre la manifestation de gauche et l'ex-député Uri Avnery a été violemment pris à partie à la fin de la manifestation.

Les orateurs ont appelé à cette occasion à lever le blocus de Gaza et à autoriser les bateaux d'aide internationaux à accoster dans l'enclave palestinienne.

Arborant des drapeaux israéliens et palestiniens, les manifestants ont scandé: "Israël, Palestine, deux Etats pour deux peuples" et "Nous aimons notre pays mais avons honte de son gouvernement".

La manifestation, autorisée par la police et protégée par un important service d'ordre, était organisée par un collectif de mouvements anti-occupation de gauche et d'extrême-gauche, notamment le parti sioniste de gauche Meretz, la liste communiste Hadash et le mouvement anti-colonisation, la Paix Maintenant.

jeudi 3 juin 2010

Une aubaine pour la Grèce

Le gouvernement israélien a interdit à ses ressortissants de se rendre en vacances dans un pays en guerre diplomatique et les agences de voyages devront trouver une destination de rechange aux 600.000 israéliens qui s'y rendaient chaque année. Ils réorienteront sans doute ces touristes vers la Grèce qui y verra une aubaine au moment où le pays traverse une crise économique considérable.

mardi 1 juin 2010

Les étudiants plus nombreux à partir à l'étranger

En 2008-2009, la France a enregistré une augmentation de 9 % de ses jeunes hors des frontières.

Les étudiants français se décideraient-ils plus facilement à effectuer une année à l'étranger ? La France a obtenu une augmentation de 9 % du nombre de ses étudiants partis en année Erasmus pour l'année 2009-2010, selon les chiffres de l'agence Europe éducation formation France. Cette année-là, 28.283 jeunes ont participé au programme européen, rendu célèbre par le film L'Auberge espagnole, contre 25.942 l'année précédente. La France passe ainsi devant l'Allemagne qui occupait jusqu'alors la première place.

Cette augmentation est liée pour l'essentiel à la croissance des séjours effectués dans le cadre de stages : quelque 4723 jeunes sont partis un stage en poche, contre 3389 en 2007-2008, soit près d'un tiers d'augmentation. Un chiffre dont le ministère de l'Enseignement supérieur se réjouit alors que le nombre de jeunes partis dans le cadre d'un échange purement universitaire avait baissé l'an dernier. Il augmente légèrement cette année.

Ce progrès, l'agence le met sur sa promotion accrue du programme Erasmus. Dans l'entourage de Valérie Pécresse, on avance l'élargissement du nombre de bourses étudiantes et leur revalorisation depuis 2008. L'an dernier, la ministre de l'Enseignement supérieur s'était à plusieurs reprises inquiétée du fait que «contrairement à l'idée reçue selon laquelle la mondialisation aurait un effet entraînant, les étudiants français sont de moins en moins mobiles» . Elle évoquait même «une absence de désir de mobilité chez les jeunes» .

En dépit de chiffres plus encourageants, des milliers de bourses prévues par le gouvernement ne trouvent en réalité pas preneur chaque année. Sur plus de 27 000 bourses mises à disposition en France, 4000 n'ont ainsi pas été utilisées en 2008.


Compatibilité de diplômes

Le chiffre de ces 28.283 jeunes reste par ailleurs bien modeste en comparaison du million trois cent mille étudiants inscrits dans les universités françaises. Certes, d'autres jeunes partent effectuer une année d'étude à l'étranger en dehors d'Erasmus, de leur propre chef ou grâce à des accords particuliers d'échanges signés, par exemple, entre leur école de commerce et telle ou telle autre institution de l'enseignement supérieur. Mais même avec l'aide d'une bourse, l'échange à l'étranger reste toutefois un luxe que beaucoup ne se permettent toujours pas.

Autre point noir, les problèmes de compatibilité de diplômes. En dépit du système européen LMD (Licence-master-doctorat), qui a pour intérêt de passer d'un établissement à l'autre sans perdre une année d'études, des étudiants se plaignent régulièrement de ne pas avoir réussi à faire reconnaître leur diplôme étranger. Au point que certains ont encore à repasser des épreuves en rentrant en France. Plus rarement, ils se voient même dans l'obligation de «redoubler». En pleine mutation, le système Erasmus s'oriente depuis peu vers les stages plébiscités par les étudiants. L'envie d'exotisme portée par L'Auberge espagnole ne suffit plus. Les étudiants sont plus inspirés par des perspectives d'insertion professionnelle.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/05/31/01016-20100531ARTFIG00708-les-etudiants-plus-nombreux-a-partir-a-l-etranger.php

L'Afrique et ses élites prédatrices

Lemonde.fr

A propos de l'interviewé
Ibrahima Thioub, 54 ans, est sénégalais et professeur d'histoire à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. Spécialiste des traites négrières, de l'esclavage et de la décolonisation, il a participé à l'ouvrage L'Afrique de Sarkozy, un déni d'histoire (Karthala, 2008). Il est actuellement résident à l'Institut d'études avancées de Nantes.


Considérez-vous les indépendances africaines comme une réalité ?

Formellement, les Etats ont accédé à la souveraineté internationale en 1960. Mais ce changement juridique ne signe pas la fin de la colonisation, c'est-à-dire d'une exploitation économique doublée d'une soumission à une autre culture.

Après 1945, le rapport colonial ne pouvait plus se maintenir car la participation des Africains à la seconde guerre mondiale l'avait radicalement transformé : ils avaient pris conscience que l'égalité était possible, d'autant que d'autres territoires colonisés réclamaient leur émancipation.

Pourquoi la France a-t-elle cependant gardé la main ?

La métropole a su négocier une sortie la plus favorable possible. Elle a transféré le pouvoir aux segments du mouvement nationaliste les plus à même de préserver le lien colonial. Elle a éliminé les plus radicaux par la répression sanglante comme au Cameroun ou par la manoeuvre politique, comme en Côte d'Ivoire ou au Sénégal.

Vous soulignez la prise de conscience des tirailleurs et les luttes syndicales engagées après la guerre. Les instruments de la contestation ont-ils été transmis par le colonisateur lui-même ?

Oui, et c'est là un des grands problèmes de la décolonisation. Les dominés se réapproprient le discours du colonisateur pour le retourner contre lui, construire leur propre identité et légitimer leur combat. Pour affirmer leur unité, ils se définissent par référence à l'élément le plus simple : la couleur de la peau, ou la négritude chère à Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Ce faisant, ils ne sortent pas du système et s'enferment dans le piège d'une identité que j'appelle "chromatique".

Car la couleur de la peau est l'élément qui fondait non seulement l'ordre colonial mais aussi la traite négrière. Réduire les Africains à ce facteur naturel symbolisant leur prétendue sauvagerie servait à les expulser de l'Histoire.

Comment ce piège a-t-il fonctionné ?

Les nationalistes ont récupéré cette identité et l'ont inversée pour démontrer que l'Afrique a une civilisation et une histoire, la négritude. Mais l'acceptation de cette définition chromatique a empêché de voir que les Africains forment des groupes aux intérêts très variés, plus ou moins accommodants avec le pouvoir colonial.

Jusqu'à aujourd'hui cette vision raciale produit des effets pervers : quand un bourreau est africain et noir, on a du mal à le traduire en justice pour peu que les juges soient blancs, alors que ce serait l'intérêt des victimes qui peuvent être noires.

Vous contestez le récit de la traite négrière qui en fait un pur pillage des Africains par les Blancs. Pourquoi ?

La vision "chromatique" de l'Afrique aboutit à une vision fausse de l'esclavage. La traite ne se limitait pas à la vente de Noirs à des Blancs dans des ports africains. Elle englobe la manière dont les esclaves étaient "produits" à l'intérieur du continent et acheminés sur la côte.

Ce système atlantique était une organisation globale, qui mettait en relation, dans un partenariat asymétrique mais intéressé, les compagnies européennes avec des élites africaines. Celles-ci utilisaient la traite pour redéfinir les rapports de pouvoir sur le continent.

En quoi la responsabilité des élites africaines renvoie-t-elle à l'histoire des indépendances ?

Dans n'importe quelle ville africaine, je suis frappé par la coexistence entre le grand nombre de 4 × 4 de luxe, et l'usage d'un moyen de transport qui remonte au néolithique, la tête des femmes.

Cela signifie que les élites, au prix d'une violence extrême exercée sur les populations, s'emparent des ressources du pays, les exportent, et dépensent les recettes ainsi dégagées en achetant à l'étranger des biens d'une totale inutilité sociale autre que symbolique de leur capacité de violence. Ils ruinent les pays en pompant la force de travail des corps subalternes qui sont réduits à la misère.

La réponse de la partie la plus dynamique de ces populations, c'est la fuite, les pirogues vers l'Europe.

Il ne s'agit pas d'esclavage...



En quoi cela se distingue-t-il de la traite ?

A l'époque, des compagnies européennes apportaient en Afrique des biens tout aussi inutiles et destructeurs, comme la verroterie, l'alcool et les armes. Elles les remettaient aux élites qui organisaient la chasse aux esclaves. Déjà, le pillage permettait aux élites d'accéder aux biens de consommation importés. Aujourd'hui, le système s'est perfectionné puisque les esclaves se livrent eux-mêmes : ce sont les émigrés.

En quoi ce parallèle éclaire-t-il la question de l'indépendance des Etats africains ?


Si vous voulez comprendre le système de la traite négrière, observez le comportement actuel des élites africaines. Pourquoi nos systèmes de santé et d'éducation sont-ils aussi vétustes ? Parce que les élites ne s'y soignent pas et n'y éduquent pas leurs enfants, ils préfèrent les pays du Nord. Leur système de prédation ruine les campagnes et contraint les populations à s'exiler. Au point qu'aujourd'hui, si vous mettez un bateau dans n'importe quel port africain et proclamez que vous cherchez des esclaves pour l'Europe, le bateau va se remplir immédiatement.

Certes, ce système fonctionne au bénéfice des multinationales, mais il n'existerait pas sans des élites africaines. A l'époque de la traite négrière, l'alcool et les fusils achetés aux Européens leur permettaient de se maintenir au pouvoir. Désormais ce sont les 4 × 4 et les kalachnikovs.

Beaucoup de discours expliquent les malheurs de l'Afrique par la traite négrière et magnifient la résistance des Africains à la colonisation. Vous vous inscrivez en faux ?

Les traites esclavagistes et la colonisation ont certes ruiné l'Afrique. Les Africains qui en étaient les victimes leur ont opposé une farouche résistance. Les discours qui unifient les Africains autour de la couleur de la peau étaient nécessaires pour lutter contre le colonialisme. Ils ne servent plus maintenant qu'à masquer la réalité de notre soumission aux pays occidentaux.

L'Afrique est aujourd'hui convoitée par des puissances (Chine, Inde, Brésil, etc.) sans lien colonial avec elle. Ce contexte nouveau peut-il faciliter une nouvelle émancipation ?

A l'époque de la guerre froide, les leaders africains jouaient déjà l'Occident contre le communisme pour obtenir le maximum. Aujourd'hui, ils peuvent miser sur la Chine, l'Inde, l'Iran, contre l'ancienne puissance coloniale, mais ils conservent leur culture de prédation. Pour les peuples africains, cela ne change rien. Tant que nos élites se contenteront de multiplier leurs partenaires pour leur livrer les matières premières et non développer la production, elles reproduiront le système qui a mis l'Afrique à genoux.

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Il faut arrêter de pleurer sur l'Afrique:



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