dimanche 5 juillet 2009

Capital (M6) : ruée à Nouméa

Par Gilles Klein

En janvier 2009, un des reportages de l'émission Capital, diffusée sur M6, «L’eldorado calédonien» présentait ce pays "comme un endroit où tout est possible pour le Métropolitain en quête de soleil et de travail." explique un article paru dans les Nouvelles Calédonniennes.


L’auberge de jeunesse de Nouméa a subi les conséquences de ce reportage expliquent les Nouvelles Calédoniennnes le 25 juin 2009 : "Quelques jours plus tard, les premiers arrivants débarquent à la réception, plein d’espoirs… vite envolés. Beaucoup n’avaient pour seuls bagages qu’un aller simple et quelques euros, pour tenir le temps de s’installer. Mais au bout d’une semaine, ils se retrouvaient sans logement ni argent et dans l’incapacité de rentrer en France.» La compétition commence, en même temps que les ennuis. «Les pages du cahier des messages téléphoniques invitant nos résidents à se présenter à un entretien ont été déchirées par d’autres personnes qui s’y rendaient, les petites annonces du journal disparaissaient à la première consultation et les premiers vols sont intervenus. D’abord des DVD, des ustensiles de cuisine, puis le pillage, une nuit, de quinze casiers du frigo contenant les provisions de clients de l’auberge. (...) Il est très dangereux de promettre l’eldorado à des téléspectateurs, qui, trop crédules, se retrouvent loin de chez eux dans une situation précaire après avoir espéré le paradis. Non, vraiment, je n’ai toujours pas compris l’intérêt de la chaîne à diffuser de telles bêtises.» explique la responsable de l'établissement.



Stéphane Le Roux, l'auteur du reportage diffusé par M6 expliquait sa démarche ainsi dans le journal Les Nouvelles Calédoniennes du 7 janvier 2009 : "Si je suis venu ici, c’est parce que je suis tombé, sur internet, sur un petit article qui racontait que la Nouvelle-Calédonie ne connaissait pas la crise. Et puis mon frère, qui a vécu sur place deux ans au début des années 2000, m’avait déjà parlé de cette situation économique. L’objectif du sujet était donc de découvrir un coin de France qui ne connaît pas la crise ou moins qu’ailleurs. (...) Même s’il faut compter avec la « préférence locale », sujet ultrasensible sur l’île. Malgré tout, le constat, c’est qu’on parvient sans problème à décrocher un job, beaucoup plus vite qu’en Métropole. Cette situation exceptionnelle, beaucoup auraient préféré qu’on ne l’ébruite pas. Trop tard. (...) Je ne suis resté sur place que huit jours mais j’espère avoir bien retranscrit la réalité de cette île, une petite partie de cette réalité plutôt, car on ne peut évidemment pas tout dire et montrer en vingt-cinq minutes de reportage."

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