vendredi 4 janvier 2008

Pourquoi quittent-ils la France ?

Pourquoi quittent-ils la France ? C’est le titre, en couverture, cette semaine, de Time Magazine. Le prestigieux hebdomadaire américain s’inquiète, dans une longue enquête, de ce qu’il appelle « L’exode français ». Une analyse contestable.

Cruelle couverture. On y voit un vol d’oiseaux en V qui s’éloignent de la Tour Eiffel. Avec en sous titre : « les meilleurs s’en vont... ils ne reviendront que quand les choses auront vraiment changé ». Alors, d’abord le constat. Peut-on véritablement parler d’un exode, d’une nouvelle vague d’émigration ? Absolument pas. Le magazine rappelle les chiffres officiels. Il y a aujourd’hui 2,2 millions de Français qui vivent à l’étranger. C’est certes 40% de plus qu’il y a dix ans. Ce n’est pas beaucoup pour autant. Il y a plus d’Allemands ou d’Italiens qui vivent en dehors de leur pays que de Français. Les Français restent finalement toujours très casaniers. C’est de cela plutôt que l’on devrait s’inquiéter ! A l’heure de la mondialisation galopante, que les meilleurs d’un pays aillent hors de leurs frontières améliorer leurs formations, développer leurs affaires ou travailler, c’est l’occasion d’accroître l’influence de leur pays dans le monde, de renforcer aussi leurs entreprises, l’économie nationale au final. Le ton catastrophiste de l’enquête n’est donc pas justifié. Il n’y a pas d’exode français, il y a même, peut-on affirmer, trop peu d’expatriés tricolores hors de l’Hexagone.

L’enquête du magazine américain montre, il est vrai, que ce sont les plus jeunes, les plus brillants aussi qui quittent le pays. Mais c’est là un autre point. Ces nouveaux émigrés donnent effectivement un bon reflet des faiblesses de notre société. Ceux qui partent, ils le font parce qu’ils ont le sentiment d’une France bloquée, d’un pays où si l’on ne sort pas du bon quartier, de la bonne école, de la bonne famille, on n’a aucune chance de réussir. D’une société où il ne fait pas bon s’enrichir, ni échouer d’ailleurs, d’un pays en panne. C’est là qu’est le problème. Les émigrés d’aujourd’hui, ce sont des jeunes, ceux issus de l’immigration notamment, des chercheurs, des petites grandes fortunes, des ambitieux, bref tous ceux qui sont susceptibles de faire avancer la machine, tous ceux qui, dans une économie moderne, tirent la locomotive. Et c’est là sans doute que le magazine américain a raison : il n’y a pas d’exode massif, il y a désertion du pays par les plus dynamiques. Rien n’est désespéré pour autant. Comme le dit l’un des Français vivant à l’étranger : la France, c’est un restaurant fantastique, avec la meilleure cuisine du monde. Le problème, c’est le service, nul, les prix aussi, astronomiques. Notre chance: nous avons la meilleure cuisine du monde, il ne reste qu’à améliorer le service et à réduire les prix. Rien d’impossible, convenez-en !
Erik Izraelewicz.

http://blogs.lesechos.fr/article.php?id_article=1068&var_recherche=tricolores

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Tout ramener à la nourriture me gonfle sérieusement, perso, je me fiche un peu de la gastronomie. Pour moi le service, l'accueil et les prix st aussi trés important.
la gastronomie française, la meilleure du monde? Ben encore une fois, je ne suis pas d'accord, je pourrais manger "asiat" tous les jours. Manger français , ça prend un temps fou, et puis cette manie de passer des heures à table m'a toujours saoûlé. Un célèbre proverbe dit: "On mange pour vivre et l'on ne vit pas pour manger".
Miser sur la gastronomie ou la mode c'est franchement être à court d'arguments.
Galliano ou Mc Queen ne sont pas français par exemple, Ferran Adrià est espagnol...
Bien sur que la France a des atouts: un bon système scolaire, la sécu, des DJ's mondialement connus, la French Touch, un bon cinéma... etc... Mais de tels "plombages" par ailleurs comme le tabou de l'argent ou encore la rigidité hiérarchique!
Par ex, "aux Amériques" on tutoie le 1er venu, même son patron; un Français est horrifié par ce genre d'attitude. S'il n'a pas son petit rendez-vous bien millimétré, c'est la panique à bord!
L'ostéopathie n'est pas reconnu, j'ai essayé de discuter de problèmes de dos en France et PERSONNE ne m'a dit autre chose que: "y'a que la kiné".
Au Brésil, le 1er medecin que j'ai rencontré m'a parlé d'autres techniques.
L'article rappelle qu'a défaut d'exode, ce sont surtout les meilleurs qui partent.
Ils ont bien raison.
Je suis plutôt coulant mais je considère vraiment avoir perdu mon temps en France.
Tout passe par les diplomes, les castes.
Je reste attaché a la culture française mais ça s'arrête la!
Plus besoin d'être en France a l'heure d'internet pour se repasser le meilleur de Gainsbourg ou regarder "C dans l'air".
Les français ont un "je ne sais quoi" de rigide.

Il ne suffit pas d'être jeune et intelligent pour trouver un bon job en France, il faut le réseau.
Avant 25 ans , on n'existe pas et après 40 ans on est "déclassé".

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5/1/2008.

Notre jeunesse broie du noir. Des études le prouvent. La Fondation pour l'innovation politique nous livre une étude accablante sur les attentes des 16-29 ans dans 17 pays. Les Français figurent parmi les plus pessimistes. Seuls 25 % des jeunes pensent que leur avenir est prometteur, contre 59% des Danois, 54% des Américains, 49% des Suédois, 36% des Allemands… Seuls les Polonais et les Italiens sont encore plus pessimistes que notre belle jeunesse.

Mais le plus étonnant, c'est le nombre de jeunes Français qui adhèrent à cette phrase : « Pour réussir sa carrière, il faut se conformer aux attentes des autres ». 54% sont d'accord, un pourcentage qui fait de nous le peuple le plus obéissant des 17 pays de l'échantillon. Nous nous plaçons juste devant… les Chinois, que nous parvenons à coiffer au poteau. Vive l'obéissance ! Qui a dit que les Français étaient individualistes ? Moutons de Panurge, bêlons tous ensemble.

Corinne Maier.

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