jeudi 16 août 2007

Exemption de visas USA (suite)

George W. Bush et des parlementaires américains souhaitent étendre à d'autres l'exemption de visas déjà accordée aux ressortissants de certains pays pour se rendre aux États-Unis. Mais une telle mesure risque de se heurter à l'opposition du Congrès, où l'on évoque des raisons de sécurité.

Boguslaw Inderka, un technicien polonais, a embarqué sur un vol entre Varsovie et le New Jersey, non sans quelque amertume. Il est en effet parti quelques jours après l'entrée en vigueur d'une loi américaine étendant un programme d'exemption de visas à plusieurs pays, mais pas à la Pologne ni à d'autres alliés de Washington.

Pour son voyage, M. Inderka a dû passer longtemps à l'avance un entretien dans un consulat américain, payer 100 dollars et attendre pour savoir si un visa lui était accordé. S'il avait été britannique ou français, les choses auraient été bien plus faciles. "Nous sommes membres de l'Union européenne, nous sommes un pays civilisé avec une tradition millénaire", a-t-il fait valoir avant de partir. "Pourquoi est-ce qu'ils nous traitent comme ça?"

La nouvelle loi a déçu de nombreux alliés des États-Unis, notamment la Pologne, qui a fourni une contribution importante aux opérations militaires en Irak et en Afghanistan et qui soutient le projet d'installation sur son sol d'un bouclier antimissile américain.

Le président polonais Lech Kaczynski et d'autres dirigeants européens ont obtenu de George W. Bush l'engagement de faire pression sur le Congrès pour étendre le programme d'exemption de visa, dont bénéficient déjà des alliés proches de Washington. Mais le président américain devrait se heurter à l'opposition de nombreux parlementaires préoccupés par la sécurité nationale et l'immigration illégale.

Une exemption plus large était prévue dans le projet de loi examiné le mois dernier au Congrès. Mais un amendement de dernière minute a imposé aux États de démontrer que moins de 10% des demandes de visas américains de leurs ressortissants étaient refusées, un seuil visant à écarter des pays jugés à risques en terme d'immigration clandestine.

Hormis quelques pays, tous les autres devraient ainsi être exclus du dispositif d'exemption. Selon des chiffres récents du département d'État, le taux de rejet des candidats polonais à des visas américains dépasse 25%. Certains pays, comme l'Estonie, la République tchèque et la Corée du Sud sont sous la barre des 10% alors que d'autres sont légèrement au-dessus, notamment la Hongrie, la Slovaquie et la Lettonie.

La nouvelle loi, promulguée ce mois-ci, en a déçu beaucoup en Europe, car elle maintient une obligation de visas pour certains pays de l'UE mais pas pour d'autres. Le commissaire européen à la Justice Franco Frattini a récemment affirmé que l'UE continuerait à demander que tous ses États membres bénéficient du programme d'exemption.

Pour la Pologne et d'autres pays comme la Roumanie qui dépassent très largement les 10%, une nouvelle loi pourrait être le seul moyen de profiter du dispositif. Les députés républicains John Shimkus et démocrate Rahm Emanuel ont déjà rédigé un texte visant à supprimer l'obligation des 10%.

Reste que de nombreux parlementaires américains estiment que le programme d'exemption de visas rend les États-Unis plus vulnérables au terrorisme et à l'immigration clandestine. Certains considèrent même qu'après les attentats du 11 septembre 2001, aucun étranger ne devrait pouvoir entrer sur le territoire américain sans visa.

La sénatrice démocrate Dianne Feinstein, auteure de l'amendement qui a fixé la limite des 10%, a souligné que les membres présumés d'Al-Qaeda Zacarias Moussaoui et Richard Reid n'avaient pas eu besoin de visa pour entrer aux États-Unis, le premier possédant un passeport français et le second un passeport britannique. Pour Mme Feinstein, le programme d'exemption constitue le "ventre mou de notre sécurité nationale".

http://www.matin.qc.ca/articles/20070816101923/george_bush_souhaite_etendre_lexemption_visas_americains_dautres_pays_allies.html

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Et dire que la "Folha de Sao Paulo" titrait récemment que le Brésil pourrait être concerné par ce programme.

Keep on dreaming....

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